L’avis de Nestlé Céréales France
Comment Nestlé Céréales France « veut aller plus loin » dans l’amélioration nutritionnelle de ses recettes
Les Marchés Hebdo : D’ici à fin 2020, 100 % de vos céréales de petit-déjeuner seront notées A, B ou C, dont 45 % avec une note A ou B. Comment avez-vous obtenu ce résultat ?
Nicolas Delteil : On y travaille depuis plus de quinze ans. On a commencé par intégrer des céréales complètes plus riches en fibres, comme le blé complet. Puis, on a diminué les taux de sucre, de sel et d’acides gras saturés. On a aussi enlevé les conservateurs, colorants, remplacer les arômes artificiels par des arômes naturels, l’huile de palme par l’huile de tournesol. Comme le sel, il n’y avait pas beaucoup d’huile de palme dans nos recettes, mais il est décrié, à tort ou à raison d’ailleurs. Je crois qu’il l’est plus en raison des dégâts qu’il cause en termes de déforestation que pour des raisons nutritionnelles. Mais c’était une demande des consommateurs, on a donc fait ce travail. Pour le sel, il ne représentait que 0,5 % de la recette de Chocapic par exemple, nous l’avons réduit de moitié. Vingt-neuf recettes au total ont été retravaillées, dont 45 % sont avec une note A ou B. On veut aller plus loin, on continue dans notre démarche d’amélioration. On voudrait passer à plus de 50 %.
LMH : Votre marque emblématique, Chocapic, affiche un Nutri-Score B depuis mars dernier. Pourquoi avoir attendu tout ce temps ?
N. D. : On voulait un lancement paneuropéen, un système commun à toute l’Europe. Petit à petit, les pays européens ont accepté ce système. En Belgique, en Espagne, en Allemagne, nos marques afficheront le même Nutri-Score. Pour l’amélioration de Chocapic, on est passés très vite du D au C entre 2005 et 2010. Le passage au B n’est intervenu qu’en 2018-2019. C’est toujours le plus complexe à réduire le sucre. Ça joue sur la texture, la couleur, le goût. On a par exemple utilisé du maïs pour un résultat moins amer et avoir un goût équilibré.
LMH : Pourquoi est-il important d’améliorer vos recettes pour l’activité de Nestlé Céréales ?
N. D. : On n’a du mal à percevoir l’effet sur nos ventes. J’aimerais que l’on voie davantage ce que nous avons fait. On a été parmi les premiers acteurs (des céréales pour petit-déjeuner, NDLR) à afficher le Nutri-Score. La marque Chocapic se porte bien, elle est en croissance, mais est-ce le Nutri-Score, le confinement, la publicité, c’est très difficile à dire. En tout cas, nous jouons la transparence pour rassurer le consommateur. On espère que cela aura des effets sur les ventes. C’est un travail de construction sur le long terme.