La vache lait O dépasse les 5 €/kg, les prix des jeunes bovins se calment
Les prix des bovins ont gagné 14,5 % en un an, et la hausse pourrait bien continuer, car si les prix des JB semblent marquer une pause, ceux des vaches laitières flambent dans toute l’Europe. Pour les abattoirs, la question de la revalorisation est cruciale, parfois même impossible.
Les prix des bovins ont gagné 14,5 % en un an, et la hausse pourrait bien continuer, car si les prix des JB semblent marquer une pause, ceux des vaches laitières flambent dans toute l’Europe. Pour les abattoirs, la question de la revalorisation est cruciale, parfois même impossible.

À 5,78 €/kg, en semaine 12, le prix moyen pondéré des gros bovins calculé par FranceAgriMer a gagné 14,5 % en un an et atteint des niveaux jamais vus. La hausse a tout d’abord été alimentée par la fermeté du marché des jeunes bovins, maintenant par celui des vaches de réforme.
Les prix des jeunes bovins allaitants se tassent
Depuis deux semaines, les cotations entrée abattoir des jeunes bovins viande ont cessé leur mouvement de progression qui durait depuis le début de l’année. En cause, la fin de la demande en viande liée au Ramadan, ainsi que des exportations vers les pays tiers qui n’ont pas encore redémarré. Pour autant, l’offre reste très modérée.
Flambée des prix des animaux laitiers
A l’inverse, dans le troupeau mixte et laitier, que ce soit en vache ou en JB, les cours affichent une nette hausse. Ainsi la vache laitière O s’affiche, entrée abattoir, en semaine 12 à 5,07 €/kg, c’est la première fois que le seuil des 5 €/kg le kg est dépassé. Il n’avait pas été atteint, à tout de même 4,97 €/kg lors de la flambée d’octobre 2022. La cotation de la vache Lait O a ainsi pris 20 % en 4 mois. Les sorties sont très limitées dans un contexte laitier favorable.

Les abattoirs dans un étau sur les élaborés
Or une grande partie de la viande de vache laitière est destinée à la fabrication de produits élaborés, pour lesquels les négociations commerciales se sont terminées fin février. Les abattoirs sont donc dans l’impossibilité de revaloriser, auprès de la GMS, les prix des steaks hachés, boulettes et autres préparations ; et ne cachent pas subir une forte pression sur leurs marges. Mais comme toute l’Union européenne affiche ce même paysage de hausse des prix des réformes laitières, ils ne s’attendent pas à une accalmie de marché à court terme via les importations.
Les prix des vaches viande suivent la hausse
Les prix des vaches allaitantes affichent une progression un peu moins spectaculaire : 6,3 % de hausse en 4 mois pour la vache viande R, qui affiche 5,94 €/kg en semaine 12. L’offre reste mesurée mais les abattages dépassent légèrement leur faible niveau de l’an dernier.
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L’approche de Pâques anime néanmoins le marché des animaux de qualité supérieure avec un prix de la vache viande U à 6,31 €/kg.

Sur ces animaux, les abattoirs parviennent plus facilement à revaloriser les pièces, qui ne sont pas concernées par les négociations annuelles avec la GMS. Les commandes des restaurateurs se font prudentes, mais comme les grossistes peinent à trouver de la matière dans l’Union européenne, la demande reste supérieure à l’offre du moment.
Un contexte sanitaire qui va plomber la production
Dans son dernier bulletin de conjoncture, l’Idele prévient, MHE, FCO-8 et FCO-3 pénalisent la filière française. La mortalité est élevée sur les vaches et les veaux, laitiers comme allaitants. Dans ce contexte, « La baisse de production en 2025 pourrait être bien plus forte que celle que nous avions prévue en début d’année » avertissent les spécialistes de l’Institut.