Aller au contenu principal

Viande
« Il faut moderniser la découpe de la viande », estime Bernard Leguille, président de Beauvallet

Pour répondre à la demande des consommateurs, Bernard Leguille estime que la découpe de la viande doit être modernisée en proposant de plus petites portions aux consommateurs. Mais cette évolution doit être accompagnée d’une revalorisation du prix de la viande.

Les Marchés : Le cheptel bovin français diminue fortement depuis plusieurs années, comment contrer ce phénomène ?

Bernard Leguille : Les prévisions tablent en effet sur une baisse de 600 000 têtes d’ici à 2030, mais vu le rythme, le cheptel français aura connu cette baisse bien avant. Je crains que dès début 2023, nous ne manquions d’animaux. La sécheresse que nous avons connu cet été est un accélérateur de décapitalisation, car un tel épisode climatique ne permet pas la fabrication d’une quantité suffisante de foin. Les éleveurs craignant ainsi de ne pas avoir assez de nourriture pendant l’hiver pour leurs animaux, ils préfèrent en envoyer davantage à l’abattoir.

Pour stopper cette baisse, il faut réassurer les éleveurs et revaloriser la viande en répondant aux tendances sociétales actuelles. Le temps où on consommait une côte de bœuf d’un kilo chacun est terminé ! Il faut travailler sur des portions plus petites qui sont plus adaptées au consommateur, et pour ça il faut moderniser la découpe de la viande. Il faudrait notamment enlever le gras et tout ce qui est susceptible d’être des déchets qui restent dans l’assiette du consommateur à la fin du repas.

Je crains que dès début 2023, nous ne manquions d’animaux

Mais pour obtenir des portions plus petites, le prix de la viande doit être revalorisé car les éleveurs sont rémunérés au volume de viande produite. Il faut passer du prix au kilo au prix portion. Le prix au kilo peut effrayer le consommateur. Si la tablette de chocolat était au prix kilo, le montant affiché serait très élevé et effrayant aussi !

Il faut passer du prix au kilo au prix portion

LM : Quel est le frein à cette revalorisation de la viande que vous prônez ?

B.L. : Il faut savoir que de nombreux acteurs sont sensibles à la qualité de la viande et acceptent des hausses. Nous n’avons en général pas de problèmes pour la restauration, la boucherie artisanale et chez certaines enseignes de la grande distribution. Mais d’autres distributeurs ne veulent pas en entendre parler. Ce qui est problématique, c’est que beaucoup perdent de l’argent sur la viande et répercutent cette perte sur nous, les transformateurs. Ils détruisent de la valeur au nom de la concurrence et du pouvoir d’achat des consommateurs. Chez certaines enseignes, il n’y a même plus de boucherie et donc plus de professionnels qui connaissent les produits et la filière. Cela rend les relations compliquées avec les entreprises car n’ayant plus d’interlocuteurs en face, nous devons négocier directement avec la direction de l’enseigne. Nous arrivons malgré tout à obtenir des hausses petit à petit, mais nous voulons aller chercher 10 à 15 % plus cher.

Les plus lus

vache charolaise dans un pré
La vache lait O dépasse les 5 €/kg, les prix des jeunes bovins se calment

Les prix des bovins ont gagné 14,5 % en un an, et la hausse pourrait bien continuer, car si les prix des JB semblent marquer…

LES ÉTATS-UNIS PREMIER EXPORTATEUR AGRICOLE ET AGROALIMENTAIRE, infographie parue dans Les Marchés Mag de juin 2023
États-Unis : ce qu'il faut savoir du premier exportateur agricole et agroalimentaire en une infographie

Leader du marché mondial agricole et agroalimentaire, qu'est ce qu'exportent les États-Unis ? Quelles sont les productions…

oncle sam reçoit des dollars, vue en contre plongée
Droits de douane des États-Unis : quelles perspectives pour les échanges agricoles

Le président américain a annoncé, comme prévu, le 2 avril, une volée de droits de douane qui n’épargnent aucun pays ni aucun…

agneaux et brebis en bergerie
Les prix des agneaux de nouveau au-dessus de 10 €/kg, des records probables pour Pâques

Les prix des agneaux progressent de nouveau, à un mois de Pâques, temps fort de consommation de la viande ovine, qui résiste…

des poules oranges
Prix des poules de réforme – Cotation réalisée le 28 mars 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

Graines de soja dans des mains
Risques liés aux isoflavones : pourquoi l’Anses recommande d’éviter les aliments à base de soja en restauration collective

L’Anses recommande ce 23 mars de ne pas servir d’aliments à base de soja en restauration collective pour éviter une…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio