Porc : la Chine réduit ses importations, quels impacts pour ses fournisseurs ?
Les importations chinoises de viande porcine cette année devraient rester au même niveau qu'en 2024. Aucune évolution n'est attendue, à l'exception des abats, qui demeurent les seuls produits porcins encore fortement demandés. Toutefois, cette tendance pourrait ne pas durer en raison de l'application de mesures douanières désavantageux pour les importateurs.
Les importations chinoises de viande porcine cette année devraient rester au même niveau qu'en 2024. Aucune évolution n'est attendue, à l'exception des abats, qui demeurent les seuls produits porcins encore fortement demandés. Toutefois, cette tendance pourrait ne pas durer en raison de l'application de mesures douanières désavantageux pour les importateurs.

Les principaux fournisseurs de viande de porc de la Chine sont, dans l’ordre, l’Espagne, le Brésil, le Danemark, les Pays-Bas, le Canada et les États-Unis. L’USDA estime que les importations en 2025 seraient similaires aux niveaux de 2024, et donc stagneraient à 57 000 tonnes équivalent carcasses (tec). Cela s’explique principalement par la stagnation de la consommation et la progression de la production intérieure de viande porcine. De nombreux importateurs indiquent que la perte d'activité en 2024 a annulé leurs bénéfices réalisés les années précédentes.
Des abats toujours recherchés à l’importation
Le marché des sous-produits du porc incluant les pieds de porc, la tête de porc, l'estomac et les intestins resterait très important en 2025, en lien avec une forte demande chinoise. Ce marché est beaucoup moins compétitif. Les abats sont souvent utilisés par les industries pour fabriquer des snacks et autres produits transformés. Les États-Unis sont le plus grand fournisseur d'abats de porcs de la Chine.
Des mesures de rétorsion douanières qui impacteraient l’avenir des importations
En pleine guerre commerciale, avec des ripostes et des contre-ripostes de Pékin, il est net que le porc américain va perdre de sa compétitivité en Chine. Toutefois, ces prévisions de l’USDA n’incluent pas les impacts potentiels des taxes de rétorsion récentes.
De même une enquête antidumping sur les importations de viande de porc et de sous-produits porcins originaires de l'Union européenne, est ouverte depuis 2024. Les importateurs chinois ont exprimé leurs inquiétudes et certains d'entre eux prévoient de diversifier leurs sources d'approvisionnement.
Les Chinois préfèrent consommer mieux et local désormais
L’USDA estime que la consommation de viande porcine en 2025 serait inférieure à celle de l’an dernier. Les Chinois se tournent davantage vers le bœuf, le poulet ou encore les fruits de mer, perçus comme plus sains. De plus, la qualité de la viande de porc nationale s'est améliorée, ce qui en fait un concurrent solide pour la viande de porc importée. Désormais la plupart des Chinois préfèrent la viande porcine sous forme fraiche ou réfrigérée produite localement, comparé à la viande surgelée importée, entrainant depuis 2020 une chute de la demande en porc importé.
Le segment des plats cuisinés est demandeur de porc
Le segment des plats préparés à base de protéines animales se développe rapidement en Chine, en particulier ceux à base de porc. Certains industriels comptent développer leur activité dans ce domaine, ce qui pourrait dynamiser la consommation.