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Cotations
La sécheresse a un impact limité sur le marché des gros bovins, selon Interbev

Après une sécheresse catastrophique cet été, les sorties de bovins allaitants ne sont pour autant pas massives pour le moment, ce qui tient les prix à leurs niveaux élevés nous confirme Interbev.

La terrible sècheresse en cours est un possible facteur agravant de la décapitalisation constaté depuis l'automne 2016 sur le cheptel allaitant.
© F. d'Alteroche

Des vagues de chaleur et surtout un manque de pluie, l’été 2022 a été synonyme de sécheresse. La production d’herbe des prairies permanentes sur les huit premiers mois de l’année était inférieure d’un tiers à sa moyenne 1989-2018, selon Agreste. Les filières animales s’inquiètent, notamment en gros bovins. « Les éleveurs sont déstabilisés par ces conditions climatiques, ils sortent d’un été stressant et épuisant, à devoir apporter l’eau aux bêtes, mais il faut comprendre que la prise de décision n’est pas immédiate », temporise Emmanuel Bernard, président de la section bovine d’Interbev et lui-même éleveur dans la Nièvre.

Pas de bond des abattages de bovins avec la sécheresse

La problématique est très différente d’une ferme à l’autre, « il suffit d’un orage pour voir la pousse de l’herbe repartir », reprend l’éleveur, qui précise aussi que grâce à une très bonne année 2021, les stocks de fourrage étaient pleins. Si dans certaines régions les opérateurs jugent que les sorties s’accélèrent, les données d’Interbev n’indiquent pas un rebond de réformes. Au mois d’aout, les abattages restaient en recul de 3,1 % par rapport au niveau de l’année dernière, d’après les remontées Normabev. Sur les sept premiers mois de l’année, les abattages de gros bovins reculaient de 4,4 % selon Agreste. Les dernières données, celles de la semaine 36 indiquent toujours des abattages de gros bovins en recul de 1,6 % sur un an. Ce sont les vaches laitières et mixtes qui sont un peu plus disponibles (seulement 0,4 % de moins que l’an dernier), mais aux dires des professionnels l’arrivée un peu plus nombreuses de ces animaux dans les abattoirs n’est pas forcément liée à la sécheresse, mais elle peut-être aussi due à un décalage des réformes puisque les sorties avaient été rares au printemps.

Des abattoirs toujours au ralenti

Le manque d’animaux s’est traduit par une activité très ralentie des abattoirs. Début septembre, plusieurs outils expliquaient n’abattre que sur quatre jours. Les prix des gros bovins évoluaient peu ces dernières semaines, entre stabilité et fermeté selon les catégories. « C’est bien la preuve que les disponibilités restent serrées », appuie Emmanuel Bernard.

Une accélération de la décapitalisation ?

Si l’effet de la sécheresse sur les abattages n’est pas immédiat, il pourrait néanmoins se faire sentir dans les mois qui viennent. « Les éleveurs ont peut-être vendus davantage d’animaux maigres aux engraisseurs, pour anticiper et obtenir un peu de trésorerie », explique le président, qui précise que c’est de la météo de maintenant que dépendra la pousse de l’herbe du printemps, et donc que la situation sera plus claire dans les prochaines semaines quant aux décisions stratégiques des éleveurs.

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