Agriculture bio : après une année 2024 de crise, 2025 marquera-t-elle le rebond ?
Troisième année noire pour le bio, 2024 a été encore très difficile pour les filières biologiques françaises mais on sent un frémissement sur plusieurs indicateurs. 2025 sera-t-elle l’année de la reprise ?
Troisième année noire pour le bio, 2024 a été encore très difficile pour les filières biologiques françaises mais on sent un frémissement sur plusieurs indicateurs. 2025 sera-t-elle l’année de la reprise ?
« On manque d’offre en bio », nous disaient cet été les opérateurs de la filière œuf, un changement de ton assez net pour cette filière qui a été la première a sombrer dans la crise du bio, dès 2021. La production a baissé très fortement ces trois dernières années, déconversions, déclassements, arrêts des mises en place. Et alors que la consommation connait un timide retour, l’offre ne suffit pas. En viande de porc bio, on frôle aussi la pénurie, pour les mêmes raisons.
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Des filières encore très impactées par la crise du bio
Mais tous les indicateurs ne sont pas encore au vert. En lait bio, la collecte a encore baissé en 2024, comme en 2023 qui a été la première année de baisse en 15 ans. Et les achats des ménages sur octobre ont de nouveau accusé le coup, avec des baisses de l’ordre de 20 % en volume pour le lait de consommation, un des produits stars de la bio. En viande bovine bio, la tendance restait aussi à la baisse de la consommation. Néanmoins, la tension sur les approvisionnements est forte, car les prix du cheptel conventionnel se sont envolés, « Un quart des animaux élevés en AB sont vendus au plus offrant, donc partent en conventionnel ou label si la carcasse convient » nous détaillait Jean-Marie Roy, président d’Unebio cet automne.
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La crise a reflété les fragilités de la filière bio
Plombé par l’inflation, le bio a été victime de sa trop grande dépendance au marché de la consommation à domicile. « 91 % des agriculteurs bio y trouvent leurs débouchés, versus 9 % pour la consommation hors-domicile, que ce soit à la cantine ou au restaurant », indiquait Jean Verdier l’été dernier. Dans le même temps, la restauration collective n’atteint pas toujours pas les objectifs Egalim, avec en moyenne seulement 12,1 % de bio dans les achats contre 20 % prévus dans la loi, selon les dernières données du Ministère de l’Agriculture. Enfin, le consommateur fait face à une fatigue des labels, qui perdent peu à peu leurs sens sur des étiquettes parfois très remplies.
La grande distribution se détourne du bio
Les assortiments ont été drastiquement réduits en GMS, avec une baisse chiffrée à -8,7 % sur le premier semestre « alors que le déréférencement pour l’ensemble des produits de grande consommation n’a été que de 0,2% » écrit l’Agence Bio, malgré la mobilisation des opérateurs.
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Mais la bonne nouvelle vient des magasins spécialisés qui renouent avec la croissance. Sur le mois de novembre ce réseau affiche +6,7 % en valeur sur un an, alors que la GMS s’enfonce à -4,1 % selon les chiffres Circana pour Biolinéaires. Ce sont les fruits et légumes qui sont les premiers à en profiter, d’autant plus que les magasins bio arrivent à les proposer à des prix inférieurs de ceux de la GMS.
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La souveraineté alimentaire en bio en question
Certes « Le bio consommé en France est principalement made in France », expliquait Laure Verdeau de l’Agence Bio cet été. Il n’en reste pas moins que le rapport du secrétariat général à la planification écologique sur la souveraineté alimentaire indique que la France a importé 2,5 fois plus de produits bio qu’elle n’en a exporté, en valeur.