Baisse des achats de bio : la GMS a une « part de responsabilité » pour la FNH
Les distributeurs n’en font pas assez pour donner une dynamique aux produits alimentaires bio, juge la FNH, dans une étude qui note les enseignes et déplore le manque de stratégie globale.
Les distributeurs n’en font pas assez pour donner une dynamique aux produits alimentaires bio, juge la FNH, dans une étude qui note les enseignes et déplore le manque de stratégie globale.

La Fondation pour la Nature et l’Homme, FNH, juge, dans une étude publiée le 10 avril, que la distribution a une « part de responsabilité » dans la baisse des achats des produits bio par les ménages ces dernières années.
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Des produits bio moins bien mis en avant
Si la FNH reconnaît le rôle de la crise inflationniste dans la baisse des achats de bio par les Français, elle n’en déplore pas moins le recul de l’offre de produits bio en magasin, l’écart de prix entre le bio et le conventionnel et des messages promotionnels qui oublient ces produits. La Fondation a étudié les stratégies des 8 principaux groupes français de distribution, avec l’appui du cabinet CERESCO et les a évalués de A à G sur chacun des piliers de l’environnement alimentaire.
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Pilier évalué | Note moyenne obtenue pour les 8 distributeurs |
Stratégie et transparence (objectif chiffré en matière d’agriculture bio) | F |
Environnement physique (offre et visibilité du bio) | E |
Environnement économique (écart de prix bio et conventionnel, présence du bio dans les programmes de fidélité) | D |
Socio-culturel et cognitif (investissements publicitaires dédiés au bio) | E |
Quels sont les distributeurs qui agissent le plus pour la bio ?
La FNH juge qu’il faut atteindre 12 % de ventes alimentaires bio d’ici 2030, pour atteindre l’objectif de 21 % de SAU bio d’ici 2030 - inscrit récemment dans la LOA. Les distributeurs qui sont les plus près de cet objectif sont Carrefour et U (notés C), grâce à une « stratégie transversale qui influe sur tous les piliers de l’environnement alimentaire, bien qu’elle reste encore insuffisante avec des parts de chiffre d’affaires bio inférieures à 7 %». De leur côté Auchan, Aldi et Leclerc sont notés F, car ils sont évalués uniquement sur document, n’ayant pas souhaité répondre. Intermarché, qui mise sur sa MDD pour moins déréférencer, Lidl, qui propose du bio à une cible à pouvoir d’achat plus restreint et Monoprix avec ses 15 % de bio dans l’offre alimentaire sont notés E.
Quelles sont les bonnes stratégies pour dynamiser les ventes bio ?
Pour la FNH, la meilleure stratégie est la double implantation des produits bio, à la fois dans un rayon dédié, pour proposer une offre large au consommateur, et au milieu du conventionnel, pour en recruter de nouveaux. L’écart de prix entre le bio et le conventionnel est dénoncé, il est supérieur à 70 % pour 3 des 8 enseignes.
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La FNH appelle aussi les distributeurs à former davantage leur personnel, mais aussi à intégrer des objectifs spécifiques à la bio qui pourrait d’ailleurs être liés aux bonus des dirigeants.
Quel est le rôle de l’État ?
FNH appelle l’État à « ancrer l’objectif de 12 % de chiffre d’affaires biologique dans la loi » ; à « exiger plus de transparence sur la construction des prix bio » ; et à « poser les bases d’une réflexion autour de la structuration d’une démarche de type interprofessionnelle ».
Voir le rapport en intégralité sur le site de FNH