Aller au contenu principal

Prospective
Les activités des start-up seront la norme en 2050

DigitalFoodLab a partagé ses travaux de prédiction de l’alimentation en 2050, pariant sur l’avènement des alternatives aux produits d’origine animale et sur l’attention des consommateurs quant à la nutrition.

Matthieu Vincent, cofondateur de DigitalFoodLab. © DigitalFoodLab
Matthieu Vincent, cofondateur de DigitalFoodLab.
© DigitalFoodLab

Pour imaginer à quoi ressemblerait l’alimentation de 2050, Matthieu Vincent, cofondateur de DigitalFoodLab, s’est basé sur l’idée que les activités des start-up d’aujourd’hui se seront imposées comme la norme dans trente ans – plus de 20 milliards d’euros étant aujourd’hui investis annuellement dans plus de 20 000 start-up. De cette idée en découlent quatre hypothèses. Premièrement, les alternatives aux produits d’origine animale seront produites à grande échelle, avec des prix du même ordre, voire inférieurs à la viande traditionnelle. Deuxièmement, la prise de conscience du lien entre changement climatique et modèle alimentaire grandit et permet une acceptation sociale des nouvelles protéines telles que la viande de culture ou les insectes. Troisièmement, la robotique pour la production de repas et la livraison deviennent fonctionnelles et rentables. Enfin, des avancées significatives sont réalisées dans l’étude du lien entre génome et microbiote, environnement, santé et alimentation, ouvrant la porte à l’alimentation personnalisée.

Des tests génétiques pour une offre personnalisée

Parmi les possibilités évoquées, la mise en place d’une taxe carbone « pourrait être le véritable accélérateur pour la réalisation de ces quatre hypothèses. Une hausse de 25 % du prix de la viande pourrait entraîner une diminution de la consommation de viande de 67 % », avance Matthieu Vincent. Le secteur de la viande pourrait ainsi monter en gamme, « permettant aux élevages de mieux respecter le bien-être animal et l’environnement », ajoute-t-il. La viande animale ne pourrait constituer plus que 50 % de la consommation de toutes viandes confondues, la « viande végétale » pourrait s’établir à 32 % et la « viande cellulaire » à 18 %.

La technologie de fermentation de précision aura une incidence

Les alternatives aux autres produits d’origine animale sont très étudiées. « La technologie de fermentation de précision aura une incidence sur du plus court terme, même si c’est moins commenté que les alternatives à la viande. Des levures sont génétiquement modifiées pour produire les protéines souhaitées, notamment celle du lait : la caséine », explique Matthieu Vincent. Si aujourd’hui, ce produit a une structure similaire au lait, il n’a pas encore le même goût. De grands groupes se préparent depuis plusieurs années, via leur R&D interne ou des investissements dans des start-up. « Il y a un gros enjeu économique, industriel et politique. L’impact sera le plus fort pour les petits acteurs qui ne se seront pas préparés à cette transition », avertit Matthieu Vincent.

Dans le cadre de la quatrième hypothèse, Matthieu Vincent prédit une « industrie alimentaire qui ressemblera à un mix entre les acteurs de l’alimentation, de la santé et des géants de l’informatique », dans un monde où la nutrition aura gagné une attention sans égale. « Des tests génétiques pourraient mesurer précisément quels ingrédients seraient les plus pertinents pour chacun », suppose-t-il.

Ce contexte d’attente d’offre personnalisée pourrait amener la distribution à se réinventer, soit en proposant un produit brut et personnalisé sur place ou bien, plus probable, la déclinaison d’un produit générique selon les différents types de profils nutritionnels présentés par les consommateurs.

Gare à la diabolisation

Matthieu Vincent redoute un étouffement des nouvelles technologies et des acteurs émergents de demain, effrayant la société et/ou des entreprises historiques. « Il ne faut pas empêcher l’émergence des technologies futures. Il vaut mieux avoir les opérateurs de demain sur son territoire pour être capable de les réguler nous-mêmes, plutôt que de diaboliser des entreprises émergentes étrangères », estime-t-il.

Les plus lus

vache charolaise dans un pré
La vache lait O dépasse les 5 €/kg, les prix des jeunes bovins se calment

Les prix des bovins ont gagné 14,5 % en un an, et la hausse pourrait bien continuer, car si les prix des JB semblent marquer…

LES ÉTATS-UNIS PREMIER EXPORTATEUR AGRICOLE ET AGROALIMENTAIRE, infographie parue dans Les Marchés Mag de juin 2023
États-Unis : ce qu'il faut savoir du premier exportateur agricole et agroalimentaire en une infographie

Leader du marché mondial agricole et agroalimentaire, qu'est ce qu'exportent les États-Unis ? Quelles sont les productions…

oncle sam reçoit des dollars, vue en contre plongée
Droits de douane des États-Unis : quelles perspectives pour les échanges agricoles

Le président américain a annoncé, comme prévu, le 2 avril, une volée de droits de douane qui n’épargnent aucun pays ni aucun…

des poules oranges
Prix des poules de réforme – Cotation réalisée le 28 mars 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

Graines de soja dans des mains
Risques liés aux isoflavones : pourquoi l’Anses recommande d’éviter les aliments à base de soja en restauration collective

L’Anses recommande ce 23 mars de ne pas servir d’aliments à base de soja en restauration collective pour éviter une…

un marteau aux couleurs du drapeau américain casse une bouteille de vin rouge
Taxes Trump de 20 % : 800 millions d’euros de perdus pour les vins et spiritueux français

Si le spectre des 200 % de taxes sur les vins et spiritueux européens s’éloigne, la taxe de 20 % annoncée par Donald Trump…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio