« La marge nette des entreprises de charcuterie s’est effondrée »
La tension économique demeure pour les entreprises du secteur de la charcuterie français ces dernières années. Fabien Castanier, délégué général de la Fict fait le point dans une interview aux Marchés.
La tension économique demeure pour les entreprises du secteur de la charcuterie français ces dernières années. Fabien Castanier, délégué général de la Fict fait le point dans une interview aux Marchés.
Les Marchés - Comment a évolué la marge des entreprises de charcuterie ?
Fabien Castanier : « La marge nette des entreprises issue des bilans financiers est l’indicateur qui permet de savoir exactement ce qui revient in fine à l’entreprise.
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Or les marges nettes des entreprises de charcuterie, selon les derniers chiffres de la Banque de France qui s’appuie sur les bilans des entreprises, se sont effondrées de 60% entre 2021 et 2022 : Le taux de marge nette passant de 2,6% à 1,1 %. Et pour les entreprises de plus de 250 salariés, le taux de marge nette était même négatif en 2022, soit -0,2 % du chiffre d’affaires ».
Les Marchés – Comment se porte le rayon charcuterie ?
Fabien Castanier : « Le rayon charcuterie, selon l’OFPM, est le rayon alimentaire le plus rémunérateur pour les distributeurs avec un taux de marge nette avant impôts sur société de 8,2% en 2022, soit une marge nette avant impôts sur société du rayon charcuterie quasiment 6 fois supérieure à la moyenne de l’ensemble des rayons alimentaires étudiés (1,4% en 2022) ».
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Les Marchés – Comment a évolué la contribution du rayon charcuterie à la marge nette avant impotdes enseignes ?
Fabien Castanier : « En valeur absolue, la contribution du rayon charcuterie à la marge nette avant IS des enseignes est ainsi passée d’un peu plus de 400 millions d’euros en 2020, à 600 millions d’euros en 2022, après un pic à un peu moins de 700 millions en 2021. Alors que dans le même temps on observe un réel effondrement du taux de marge nette des entreprises de charcuterie. Les renégociations avec les distributeurs n’ont pas été suffisantes face à la hausse historique du prix du porc, qui a quasiment doublé entre 2022 et 2023, et à l’inflation de l’ensemble des autres coûts ».
Les Marchés - Quelles grandes tendances observez-vous en 2024 à l’échelle nationale et internationale ?
Fabien Castanier : « L’année 2024 s’annonce compliquée pour le secteur. La consommation ne se porte pas bien. Le printemps n’a pas été favorable pour les produits à griller. L'effet météo est important sur ces produits. Le commerce extérieur est plutôt stable. Il manque de dynamisme. La Chine n’est toujours pas aux achats. Le commerce est plutôt orienté sur l’Europe. Sur le premier trimestre de l’année, les exportations françaises de charcuteries en valeur étaient en hausse sur un an de 1,1 % pour toutes les destinations confondues ».