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Produits laitiers
En pleine transformation, Bel mise sur le végétal

Bel s’apprête à lancer en Europe une gamme de produits mi-laitiers mi-végétaux pour en améliorer les vertus nutritionnelles. Le groupe poursuit sa transformation en réduisant ses listes d’ingrédients et en étendant son offre bio.

Le groupe français Bel poursuit sa transformation en investissant dans le snacking sain et en misant sur le végétal, avec le lancement l’an prochain d’une offre de Vache qui rit hybride, contenant des protéines animales et végétales. « Ce mélange nous offre un potentiel considérable. Cette gamme répond à un besoin nutritionnel, car elle propose le meilleur de ces deux mondes. Nous nous inscrivons dans une tendance de flexitarisme laitier », affirme Antoine Fiévet, président de Bel. « Cette offre a déjà été lancée sur le continent nord-américain et a reçu de très bons retours », précise Cécile Béliot, directrice générale adjointe chargée de la stratégie et de la croissance de Bel.

La gamme voit les matières laitières mélangées avec des protéines de pois et des légumineuses. Le concept ne concerne pour l’instant que la Vache qui rit, mais le groupe souhaiterait en faire une gamme transversale à terme.

Cette offre hybride a reçu de très bons retours

« Nous ne sommes pas fermés à décliner à l’avenir la Vache qui rit dans une version 100 % vegan. Nous avons vu sur le marché des États-Unis une montée en puissance des laits végétaux. En Europe, nous visons tout particulièrement les marchés anglo-saxon, espagnol, allemand et aussi français », annonce Cécile Béliot.

Le groupe se dit attentif quant à d’éventuelles acquisitions d’entreprises spécialistes dans les protéines végétales. « Nous aimerions doubler le rythme de nos innovations, mais nous ne pouvons pas y arriver seuls », souligne Antoine Fiévet.

180 recettes revues depuis 5 ans

Pour affirmer cette transformation, Bel lancera sa nouvelle signature d’entreprise « For all. For good » le 16 octobre, à l’occasion de la journée mondiale de l’alimentation. La réduction d’ingrédients est un pilier majeur pour Bel de son plan de transformation. Le groupe a rénové 180 recettes depuis 5 ans pour diminuer les taux de sucre, de sel et de graisse de ses produits. « Nous nous engageons pour une alimentation plus saine et responsable pour tous. Nous retravaillons sur les aspects de naturalité de nos produits », affirme Antoine Fiévet.

Bel s’est engagé à supprimer tous les arômes artificiels de ses produits d’ici à 2021. Le groupe veut proposer des produits adaptés aux besoins nutritionnels de ses consommateurs, en fonction de leur âge et de leur pays. « Nous pouvons enrichir nos produits en vitamines, zinc ou calcium selon les marchés concernés », souligne Antoine Fiévet. « En Afrique subsaharienne, nos produits contiennent plus de vitamines A, vitamines D et de calcium, car beaucoup manquent de ces nutriments dans cette zone », explique Cécile Béliot.

Rendre le bio accessible

Après le lancement de la Vache qui rit bio en avril 2019, Bel poursuit aussi sur sa lancée avec une nouvelle marque bio : Le Fromage Margot. En test actuellement dans les enseignes du groupe Casino et Auchan, elle sera lancée nationalement en janvier 2020. « Le premier frein au bio pour les consommateurs est le prix. Notre ambition est de rendre le bio accessible au plus grand nombre. C’est pourquoi la Vache qui rit bio est à moins de 2 euros », indique Cécile Béliot.

Bel affiche par ailleurs l’ambition de créer une filière laitière durable, rémunérant correctement ses producteurs. « Nous n’avons pas attendu les états généraux de l’alimentation pour créer des filières durables. La croissance à tout prix n’est pas la direction où nous voulons aller », confie Antoine Fiévet.

Nos GES ont diminué de 59 % en 10 ans

Le groupe s’est engagé pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2025. « Nous avons fait d’énormes progrès. Entre 2008 et 2018, nos émissions de gaz à effet de serre ont diminué de 59 % sur le périmètre de nos opérations. Nous avons réduit de 44 % notre consommation en valeur d’énergie électrique et baissé de 48 % notre consommation en eau », affirme Antoine Fiévet.

Le but de Bel à terme serait de récupérer l’eau issue du lait qui a servi à fabriquer le produit et la recycler afin d’être en « gain positif », selon le président du groupe.

Une présence internationale et une offre adaptée en Chine

Concernant l’évolution des marchés du groupe, Bel réalise 80 % de son chiffre d’affaires en dehors de la France, étant fortement présent en Afrique subsaharienne, sur le continent nord-américain et en Asie-Pacifique, notamment en Chine. « Le marché chinois est difficilement abordable, car les consommateurs n’aiment pas le fromage », précise Cécile Béliot. Le groupe a développé des Apéricube aromatisés aux fruits, rendant le produit plus sucré et plus adaptés aux Chinois. « Ce que nous leur proposons reste bien plus sain que les autres snackings du marché », ajoute-t-elle.

Aux États-Unis, où le groupe réalise 14 % de son chiffre d’affaires, Bel est rentré à Starbucks « qui était à la recherche de snacking sain », selon Cécile Béliot, et y a déjà vendu plus de 1,5 million de portions. Bel a réalisé de « très belles » performances au Canada, avec une croissance « largement au-dessus de deux chiffres », rapporte Antoine Fiévet.

Pour rappel, le groupe y construit une nouvelle usine 100 % énergie renouvelable pour un coût de 60 millions d’euros.

Les vendeurs de rue, un canal en développement

Grâce à son programme Sharing Cities qui a démarré au Vietnam en 2013, Bel fournit les vendeurs de rue en produits du groupe dans une dizaine de pays émergents asiatiques. « Ce canal et un gros levier de distribution dans plusieurs pays, notamment en Inde », précise Cécile Béliot, directrice générale adjointe chargée de la stratégie et de la croissance de Bel. La société leur fournit en retour un ensemble de services de formation, d’assurance santé et une sécurité sociale. Bel souhaite, d’ici à 2025, passer de 8 500 vendeurs actuellement à 80 000 sur trente villes. « Ce programme symbolise la possibilité de travailler autrement, dans un capitalisme plus juste, plus éclairé », souligne Antoine Fiévet, président de Bel. Le groupe est accompagné sur ce projet par la Banque mondiale.

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