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Comment une filière de pâtes alimentaires bio a été construite ex-nihilo ?

Frédéric Bonomo, lauréat de l’Agence Bio, a créé toute une filière autour de son entreprise artisanale. Aujourd’hui, son entreprise emploie 10 salariés et multiplie les projets avec de grands groupes et des collectivités territoriales.

Frédéric Bonomo a bénéficié de 705 000 euros de subventions de l'Agence Bio.
Frédéric Bonomo, entouré de Laure Verdeau, directrice de l'Agence Bio (à droite) et Laurence Forêt-Hohn, directrice adjointe.
© K.BERTIN

CQFD (pour Créatives, Qualitatives, Françaises et Durables)  est la marque créée en  2021 par Frédéric Bonomo, un entrepreneur de 50 ans, originaire du Loiret. Ce dernier a reconstitué près de Meaux une filière bio pour la production de pâtes, ravioles et sauces bio

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Rassembler les acteurs autour d'un projet écodurable

Un projet qui a été financé par l’Agence Bio dont il a été un des lauréats en 2021. «Tout a commencé en 2020. J’ai des origines italiennes et j’adore les pâtes. Pendant le confinement, j’ai eu l’idée de fabriquer localement ce produit si courant en respectant l’environnement.  » Frédéric Bonomo vient du milieu de la restauration. Ancien chef cuisinier, il a commencé sa carrière dans les services de l’Elysée, sous la présidence de Jacques Chirac. Il démarre avec un constat, en Ile-de-France, on cultive du blé tendre, pas du blé dur, indispensable à la production des pâtes. « Je suis allé voir l’entreprise Moulin Bourgeois, la coopérative Bio d’Ile-de-France et la coopérative Ile-de-France sud. Nous avons commencé à travailler ensemble sur la possibilité de rassembler des agriculteurs autour de notre projet. »

Lire aussi : Crise du bio : l’aide d’urgence augmentée à 94 millions d’euros par le ministère de l’agriculture

En octobre 2020, la filière est structurée autour d’une vingtaine d’agriculteurs accompagnés techniquement par la Chambre d’agriculture et le Groupement d’agriculteurs biologiques (GAB) d’Ile-de-France. Des cultivateurs pour le blé, mais aussi des légumes (carottes, tomates… pour les sauces).  La coopérative Ile-de-France Sud investit 800 000 euros dans la restauration d’un silo permettant de recevoir du blé dur bio

Un projet à 4,4 millions d'euros

Entretemps, Moulin Bourgeois conseille à Frédéric Bonomo de joindre l’Agence Bio. « J’ai créé ma société en février 2021 et j’ai contacté l’Agence Bio. Je suis devenu un de leurs lauréats ce qui m’a permis d’obtenir des fonds. » Le projet de Frédéric qui comprend la construction d’une unité de production et l’achat de machines, est estimé à 4,4 millions d’euros. Le fonds Avenir Bio le soutient à hauteur de 705 130 euros. BPIFrance, des banques et d’autres financeurs privés viennent compléter l’enveloppe et en juin 2022, l’atelier situé à Villenoy est inaugurée.

Nous avons des projets avec la SNCF

Cette année, 600 tonnes de blé, transformées en semoule par Moulin Bourgeois, permettent à l’entreprise de Frédéric Bonomo de fabriquer chaque jour 1,2 tonne par jour de pâtes en sec et 500 kg de pâtes fraîches. « Nous avons aujourd’hui 9 formats », précise Frédéric Bonomo. Surfant sur la loi Egalim et la préférence montante pour les produits en circuits courts, la petite entreprise rafle des marchés publics et va travailler avec de grands groupes. « Nos pâtes sont servies aujourd’hui dans les écoles de 11 arrondissements de Paris et dans les collèges des Hauts-de-Seine. Nous travaillons aussi avec Disneyland Paris, des hôtels Hilton et nous avons des projets avec la SNCF et pour les jeux olympiques de Paris. »

Des visites guidées pour les prospects tous les mercredis

Les pâtes CQFD sont également en vente dans les magasins bio. Frédéric Bonomo organise des visites guidées de son atelier les mercredis et compte bien faire encore pousser sa petite entreprise. Interrogé en août 2022 par Le Moniteur de Seine-et-Marne, l’artisan nourrissait l’ambition d’atteindre 5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2027.

 

 

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