Aller au contenu principal

Déconfinement
Comment préparer la reprise de la restauration

La sortie du confinement commence à se profiler. Les grossistes de la restauration à table trépignent alors que la restauration collective, certaines formes de restauration commerciale et leurs fournisseurs se mettent en branle.

 © Surachetsh - stock.adobe.com
© Surachetsh - stock.adobe.com

Une date, le 11 mai, sonne comme la reprise pour les grossistes qui livrent les restaurants d’entreprises, les commerces vendant en temps ordinaire des formules déjeuners. Ce sera au moins le début de relance pour les grossistes de la restauration scolaire. À quand la pleine activité ? Pas avant l’été peut-être pour la majeure partie des grossistes qui approvisionnent la restauration commerciale (mais la saison des festivals tombe à l’eau). Pas avant la rentrée pour les fournisseurs de la restauration universitaire.

Ce délai supplémentaire est ressenti comme un « coup de massue » par la Confédération française du commerce de gros et international (CGI) qui fédère 150 000 entreprises, pour la plupart des PME. Celles-ci assurent plus de 70 % de l’approvisionnement de la restauration hors domicile et elles ont vu s’envoler le 15 mars, début du confinement, « 80 à 90 % de leur chiffre d’affaires », selon la CGI, « sans aucune possibilité de report vers d’autres canaux de distribution, compte tenu de la spécificité de leur activité », explique le syndicat.

Aussi, la CGI demande-t-elle que le commerce de gros spécialisé soit « pleinement associé » au plan de soutien économique en préparation au profit du secteur de l’hôtellerie-restauration. Ce plan concernera des entreprises « en grande difficulté parce qu’elles n’ont pas de chiffre d’affaires, peu de perspectives de chiffre d’affaires dans les quatre mois qui viennent et une difficulté à faire face à leurs charges fixes », a déclaré la secrétaire d’État à l’Économie, Agnès Pannier-Runacher, le mardi 14 avril à l’Assemblée nationale.

Éducation nationale et pouvoirs publics

Les industriels qui travaillent pour la restauration sont dans l’expectative. Geco Food Service, qui les représente, suit de près toutes les annonces indicatives. En particulier de la part de l’Éducation nationale, en dialogue avec les collectivités territoriales concernées directement par la réouverture progressive des écoles, collèges et lycées à partir du 11 mai. Le vendredi 17 avril, le Geco attendait, comme les autres acteurs, des précisions dans le courant de la troisième ou quatrième semaine d’avril. Sur le volet de la restauration commerciale, Geco suit le dialogue engagé avec les pouvoirs publics.

Stocks et cahiers des charges

Les opérateurs de la RHD attendent que se compose la cellule interministérielle sur laquelle pourront se greffer les dialogues de la reprise. Car les circuits d’approvisionnement seront particuliers. Les filières agricoles et les industriels, par exemple, soulignent que des produits périssables devront s’écouler en priorité.

Certains industriels ont congelé des produits qu’il conviendrait de réintroduire dans les contrats d’approvisionnement. À cet effet, le Syndicat national de la restauration concédée (SNRC) est demandeur d’aménagements exceptionnels des cahiers de charges. Par « solidarité vis-à-vis des producteurs », a lancé Philippe Pont-Nourat, président du SNRC dans une interview publiée sur le site de l’Union nationale des services publics industriels et commerciaux. « Il faudra par ailleurs sans doute envisager la première semaine de proposer des menus simplifiés, car toutes les filières ne pourront pas répondre à la demande aussi rapidement », poursuit-il. Un gérant de restaurant Ansamble, Patrick Flottes, s’exprime sur Linked’in sur ce point : « un travail en amont avec les fournisseurs sur les menus sera essentiel, pour limiter les ruptures, et donc les modifications des repas dans l’urgence ».

Retour en grâce des barquettes fermées ?

En outre, les industriels et grossistes des secteurs restés en activité – médico-social notamment – constatent un glissement vers des produits demandant peu de préparation, et un retour en grâce des barquettes fermées. Ils se demandent si cette tendance se confirmera dans les commandes pour l’après-11 mai.

Logistique difficile

Le SNRC consulte les acheteurs et logisticiens de ses adhérents afin d’éclairer les fournisseurs. Les grossistes sont au centre d’un engrenage complexe. Le réseau Vivalya de grossistes en fruits et légumes et produits de la mer frais prépare un plan de reprise avec les gros opérateurs comme Elior et Sodexo. Les seules observations pour l’heure sont une très forte demande en produits français. Sur le plan logistique, on cherche à prévoir les fréquences de livraison et les poids moyens livrés. « On sait que la reprise va être difficile dans la durée, on va sûrement devoir indexer nos prix même si on mutualise la logistique », avertit Philippe Guyot, directeur général du réseau Vivalya.

Les plus lus

vache charolaise dans un pré
La vache lait O dépasse les 5 €/kg, les prix des jeunes bovins se calment

Les prix des bovins ont gagné 14,5 % en un an, et la hausse pourrait bien continuer, car si les prix des JB semblent marquer…

LES ÉTATS-UNIS PREMIER EXPORTATEUR AGRICOLE ET AGROALIMENTAIRE, infographie parue dans Les Marchés Mag de juin 2023
États-Unis : ce qu'il faut savoir du premier exportateur agricole et agroalimentaire en une infographie

Leader du marché mondial agricole et agroalimentaire, qu'est ce qu'exportent les États-Unis ? Quelles sont les productions…

oncle sam reçoit des dollars, vue en contre plongée
Droits de douane des États-Unis : quelles perspectives pour les échanges agricoles

Le président américain a annoncé, comme prévu, le 2 avril, une volée de droits de douane qui n’épargnent aucun pays ni aucun…

image d'un rayon oeuf vide
Flambée des prix des œufs en France, est-ce la faute des États-Unis ?

Alors que la pénurie d’œufs aux États-Unis et les prix exorbitants des œufs à New York ont défrayés la chronique, la hausse…

agneaux et brebis en bergerie
Les prix des agneaux de nouveau au-dessus de 10 €/kg, des records probables pour Pâques

Les prix des agneaux progressent de nouveau, à un mois de Pâques, temps fort de consommation de la viande ovine, qui résiste…

des poules oranges
Prix des poules de réforme – Cotation réalisée le 28 mars 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio