RSE : « Les entreprises impliquant le mieux leur personnel sont souvent les plus dynamiques »
Les Marchés Hebdo : Quelles sont les pratiques du quotidien bénéfiques à l’environnement ou au bien-être social et porteuses de performance industrielle ?
Adeena Campas : Le propre de l’entreprise est d’utiliser au maximum ses ressources. Les entreprises agroalimentaires ont à la fois leurs matières premières agricoles et leurs rebuts à valoriser, pour réduire le gaspillage alimentaire. Maîtriser l’utilisation des matières premières et savoir combien de biodéchet on produit, c’est un premier pas vers l’économie circulaire et aussi une démarche économique. Se demander comment valoriser les coproduits est moteur d’innovation aussi. Dès que l’on s’interroge sur leur devenir, en alimentation humaine, animale ou autre, les idées arrivent. Il y a plein d’initiatives en France pour recycler les biodéchets ou les bacs plastique usagés. Nous avons la chance d’être dans un pays très innovant.
LMH : Que dire de l’implication du personnel dans la recherche des bonnes pratiques sociales et environnementales ?
A. C. : Les entreprises impliquant le mieux leur personnel sont souvent les plus dynamiques et celles qui réussissent le mieux économiquement.
LMH : Comment une entreprise peut-elle pointer les bonnes pratiques qui vont lui profiter ?
A. C. : Il y a plusieurs diagnostics possibles, sur la consommation d’énergie ou sur la RSE, la « responsabilité sociale et environnementale » au sens large. Nous, à l’Ania, proposons à nos adhérents un kit RSE pour s’évaluer dans tous les champs du développement durable. De telle sorte qu’ils puissent dégager rapidement leurs principaux points d’amélioration. Nous obtenons pas mal de retours. Prochainement, une Aria va en organiser une.
LMH : Quelles preuves a-t-on du lien entre la RSE et les performances économiques ?
A. C. : Plusieurs études ont porté sur la question. France Stratégie a publié récemment * « Responsabilité sociale des entreprises et compétitivité ». L'étude démontre la corrélation entre les démarches de RSE et les performances économiques par l’analyse statistique de 8 500 entreprises françaises de tous secteurs, dont alimentaire, et de toutes tailles. On y voit que toutes les bonnes pratiques, éthiques, favorables à l’environnement, avec les fournisseurs et les clients ou dans les ressources humaines sont liées à des meilleures performances économiques par tête. Soit par effet direct, soit parce que l’organisation est plus efficace et les salariés plus motivés.
* en janvier 2016, sur www.strategie.gouv.fr.