Commerce Équitable « origine France » : une niche en progression
Le commerce équitable en France ne cesse de progresser. Aux côtés des cafés, chocolats et sucres importés de communautés paysannes d’Amérique latine ou d’Afrique se développent des produits issus de l’agriculture française.
Le commerce équitable en France ne cesse de progresser. Aux côtés des cafés, chocolats et sucres importés de communautés paysannes d’Amérique latine ou d’Afrique se développent des produits issus de l’agriculture française.

Les produits du commerce équitable ont généré l’an passé en France un chiffre d’affaires de 2,118 milliards d’euros avec 11 000 produits, en croissance de 1,8 % sur un an sur un marché alimentaire en contraction de plus de 4 %. Ils provenaient pour les deux tiers de pays étrangers, un tiers étant issu de filières françaises.
Le commerce équitable « origine France » a gagné 6 % en un an
À lui-seul, ce commerce équitable « origine France » a gagné 6 % en un an, selon les chiffres de Commerce équitable France qui constitue le collectif de tous les maillons de la filière.
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Le bio pèse lourd dans le commerce équitable
Tel qu’il est défini dans la loi sur l’Économie Sociale et Solidaire de 2014, le commerce équitable prévoit des prix justes pour le producteur, un partenariat commercial sur la durée, la transparence et la traçabilité des filières. Lors d’une conférence organisée par Bio Grand Ouest au salon SPACE de Rennes, le 19 septembre, un point a été établi sur son développement. Car le bio pèse lourd dans le commerce équitable : 80 % au global.
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7 labels dans le commerce équitable alimentaires
Il y a en France huit labels du commerce équitable. Sept travaillent dans l’alimentaire, six avec des produits d’importation et en origine France. Citons le plus connu d’entre eux, Max Havelaar France, ainsi que Fair For Life, Biopartenaire -le premier label en bio réservé aux magasins spécialisés-, ou encore Agri-Éthique qui travaille en bio et en conventionnel. 9 600 fermes et 127 organisations de producteurs sont engagées en France dans le commerce équitable.
« Plus loin que la loi EGALIM »
Tous ces acteurs de l’amont visent un contrat reposant sur le coût de revient « qui va plus loin que la loi EGALIM », relève Julie Maisonhaute, déléguée générale adjointe de Commerce Équitable France. Et d’une orientation agroécologique « inscrite dans la loi ». Mais quelles sont les motivations des 580 entreprises qui s’engagent leur marque dans le commerce équitable ?
La laiterie Olga et Altho témoignent
Pour la laiterie Olga (Ille-et-Vilaine) et sa marque Vrai en bio, « ce label crée un lien supplémentaire entre les producteurs et les consommateurs dans un contexte de déconsommation du bio », explique Arnaud Ménard, responsable des filières agricoles chez Olga. Pour l’industriel breton de la chips Altho (Morbihan), son entrée récente dans le commerce équitable via le label Agri-Éthique doit renforcer l’image de sa marque Bret’s.
ce label crée un lien supplémentaire entre les producteurs et les consommateurs dans un contexte de déconsommation du bio »
« Dans nos relations contractuelles avec 323 producteurs qui réalisent 70 % de notre approvisionnement en pommes de terre, nous faisions depuis longtemps du commerce équitable sans le formaliser », explique son président Laurent Cavard. Le prix est fixé en début de campagne et l’industriel s’engage à acheter toute leur production. Il travaille en parallèle avec des semenciers pour obtenir des variétés de pommes de terre plus résistantes aux parasites, et ainsi limiter les traitements phytosanitaires.
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«Authenticité et de transparence »
Altho veut ainsi mettre en avant « les notions d’authenticité et de transparence » d’une marque attachée à son terroir. Pour le futur, les labels du commerce équitable devraient, en vertu de la loi Climat et Résilience (2021), décrocher un agrément spécifique qui limitera « le fairwashing », précise Julie Maisonhaute. En revanche il n’est pas prévu que les labels fusionnent un jour dans un seul label du commerce équitable en France. « Leur diversité n’est pas un frein à son développement », dit encore la déléguée générale adjointe de Commerce Équitable France.