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Restauration collective : les 3 points à retenir de la conférence des solutions

Ce 2 avril, au ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, se sont réunis les acteurs de la restauration collective. Retour sur cette journée chargée, avec Agra et Agra Business.

Les quatre ministres présents lors de la conférence des solutions le 2 avril
Les quatre ministres présents lors de la conférence des solutions le 2 avril
© MASA

La rue de Varenne a abrité la première « conférence des solutions » visant à aider la restauration collective à progresser dans ses approvisionnements dans le cadre de la loi Egalim. Le gouvernement a fait de la restauration collective dans les administrations un «point central» du Plan de transformation écologique de l’État.

Infographie : Que mangent les enfants à la cantine, et qu’en pensent-ils ?

Mieux former les agents des restaurants collectifs de l’Etat

Les 7500 cuisiniers et gestionnaires des restaurants collectifs d’État seront formés d’ici 2027 aux «assiettes décarbonées» (cuisine de protéines végétales, achats locaux de produits de qualité) et un diagnostic de gaspillage alimentaire sera réalisé dans chaque cantine. Environ 400 millions de repas sont servis dans les cantines des administrations, ce qui représente plus d’un milliard d’euros d’achats. L’État est le «premier restaurateur du pays», précise Stanislas Guérini, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques. Pour pousser les cantines dans une démarche de progrès, les «fonds verts» alloués dans le cadre du Plan de transformation écologique seront réservés aux administrations inscrites sur le site de télédéclaration «Ma cantine».

Réviser les objectifs nutritionnels dans les cantines

Dans le cadre de ses objectifs pour l’année 2024, le groupe de travail «nutrition» du Conseil national de la restauration collective (CNRC) aura pour mission d’accompagner «la mise en œuvre de l’arrêté encadrant les recommandations nutritionnelles en restauration scolaire après sa publication», indique un dossier de presse du ministère. Cette révision de l’arrêté de 2011 est attendue depuis 2022. Les parties prenantes du groupe de travail (représentants des filières, des collectivités, de la restauration collective, ONG environnementales) avaient des avis divergents sur les portions et la fréquence de consommation des produits animaux (lait et viande). Charge ensuite au gouvernement d’arbitrer en interministériel. Le groupe de travail «nutrition» du CNRC planchera cette année sur les recommandations nutritionnelles pour les prisons et les crèches. Le groupe de travail «économie» réfléchira en 2024 aux moyens de favoriser les filières françaises, en rédigeant, par exemple, des «clauses» permettant de cibler des produits français, malgré l’interdiction des critères d’origine dans la commande publique.

Lire aussi : Repas végétarien : 40 % de cantines hors la loi 

Intégrer le local dans les règles de la commande publique

Dans le cadre des travaux de la Commission européenne visant à renforcer la position des agriculteurs dans la chaîne alimentaire, la France a obtenu «l’ouverture» d’une discussion pour une éventuelle révision du cadre de la commande publique afin de permettre aux acheteurs de produits alimentaires d’introduire des critères de proximité. Cette demande est portée depuis longtemps par les collectivités locales. Pour la ministre déléguée en charge des Collectivités, Dominique Faure, l’interdiction du «localisme» dans la commande publique est «un frein énorme» dans l’atteinte des objectifs de la loi Egalim. «Le code de la commande publique est un outil qui offre déjà beaucoup de possibilités, mais c’est un outil exigeant», a nuancé Stéphane Morin, adjoint à la direction des achats de l’État. Acheter local: «On peut le faire, mais on ne peut pas le dire», poursuit-il. «Le code de la commande publique n’a jamais été un obstacle à acheter bien, au bon prix» et favoriser les filières françaises, observe quant à elle la ministre déléguée à l’Agriculture Agnès Pannier-Runacher.

Lire aussi : Aide renforcée en restauration scolaire : la position de Restau’Co

« Sortir de la dictature du repas à 2 euros »

Selon Marie-Cécile Rollin, directrice de Restau’Co représentant la restauration collective autogérée, la Conférence des solutions organisée par le gouvernement le 2 avril a « eu le mérite de réunir autour des enjeux de la restauration collective les ministères concernés, les collectivités territoriales, métiers et filières », a-t-elle considéré à l’adresse d’Agra Business. « Nous avons noté avec satisfaction la création du GT Médico-Social au CNRC, l'appel de la ministre Agnès Pannier-Runacher à sortir de la dictature du repas à 2 euros, les moyens donnés à la formation des agents de l’État, l'appel à regrouper la demande pour structurer l'offre et enfin l'avis unanime de l'importance de valoriser les métiers de la restauration collective », a-t-elle précisé. Marie-Cécile Rollin met en avant le communiqué commun des acteurs de la restauration collective, revendiquant « une mobilisation générale des décideurs publics, AMF, ADF, ARF, mais également des ministres concernés Santé, Éducation National, Travail, Solidarités et Famille ainsi que Collectivités Territoriales, et ce afin de faire de la restauration collective une priorité nationale aux vues des enjeux à relever et en allouant des budgets suffisants pour l’atteinte des objectifs EGAlim au service de la filière agricole et agroalimentaire française ».

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