Qu’est-ce qui tire les prix des jeunes bovins ?
Les prix des jeunes bovins ont commencé à monter tôt dans la saison sur le marché français, un indice d’un marché porteur pour les mâles.
Les prix des jeunes bovins ont commencé à monter tôt dans la saison sur le marché français, un indice d’un marché porteur pour les mâles.
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Alors que les prix des vaches s’effritent tout doucement, comme en temps normal à cette période de l’année, les prix des jeunes bovins progressent encore. « La hausse saisonnière des prix des JB viande U a même commencé en avance, dès mi août », explique E. Bernard, président de la Section bovine d’Interbev. En semaine 39, la cotation entrée abattoir du JB Viande R publiée par FranceAgriMer a ainsi repris 3 centimes. A 5,22 €/jg, elle dépasse son précédent record de l’an dernier (5,18 €/kg).
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
Besoin de jeunes bovins pour répondre à la demande
« Les abattages actuels de JB sont le signe d’un double phénomène : ils résultent d’une hausse des mises en place en France à l’automne 2022, et aujourd’hui d’un besoin d’animaux pour répondre à la demande » précise E. Bernard. Les abattages de JB tournent ainsi autour de 12 000 têtes par semaine, un niveau important.
Un ralentissement de la décapitalisation ?
Les abattages de vaches ont en effet chuté de 18,9 % pour les laitières et 11,5 % pour les allaitantes au mois d’août comparé à l’an dernier, selon les données Agreste. Une baisse en partie liée aux conditions climatiques plus favorables cette année, « mais qui peut être le signe que la décapitalisation ralentit, c’est donc une mauvaise nouvelle pour les abattages à très court terme, mais une bonne à moyen terme », détaille E. Bernard qui continue, « pour compenser cette baisse des abattages, l’engraissement de jeunes bovins est nécessaire. On a vu ce phénomène enclenché depuis 2022 ». Si les mises en place de jeunes bovins s’érodent, c’est lié à la baisse des vêlages, mais elles reculent moins que l’export de broutards, l’engraissement résiste donc.
Où va la viande des jeunes bovins ?
«Le JB connait deux débouchés : La moitié est exportée vers nos voisins européens (Italie, Allemagne, Grèce). L’autre moitié reste en France, notamment pour la fabrication de viande hachée, pour laquelle les volumes actuels de vaches ne sont pas suffisants » explique E. Bernard