Prix des produits laitiers : comment le marché mondial peut évoluer en 2024 ?
En 2024, les perspectives sont ternes sur un marché mondial des produits laitiers qui devrait rester marqué par une demande moins dynamique qu’auparavant et une offre assez peu évolutive chez les principaux exportateurs. Tour d’horizon.
En 2024, les perspectives sont ternes sur un marché mondial des produits laitiers qui devrait rester marqué par une demande moins dynamique qu’auparavant et une offre assez peu évolutive chez les principaux exportateurs. Tour d’horizon.
L’année laitière 2024 commence dans un contexte économique international assez morose. L’inflation, bien que plus calme, reste d’actualité. Dans les principaux pays importateurs, notamment du Sud-Est asiatique, la croissance économique ralentit et le jeu des taux de change nuit aux importations.
Une collecte laitière mondiale peu évolutive en 2024
L’USDA estime que les cinq plus grands exportateurs de produits laitiers que sont l’Argentine, l’Australie l’Union européenne, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis vont produire autant de lait qu’en 2023, avec un total à 291,1 millions de tonnes.
Évolution de la collecte laitière des principaux exportateurs
Prévisions pour 2023 et 2024. En millions de tonnes
2022 | 2023 | 2024 | Variation 2023/2024 | |
---|---|---|---|---|
Argentine | 11,9 | 11,7 | 11,5 | -2 % |
Australie | 8,5 | 8,4 | 8,5 | +1 % |
Union européenne | 144,4 | 144,8 | 144,6 | 0 |
Nouvelle-Zélande | 21,1 | 21,3 | 21,2 | 0 |
États-Unis | 102,7 | 1029 | 103,9 | +1 % |
Total 5 plus grands exportateurs | 288,6 | 289,2 | 290,1 | 0 |
La collecte de lait européenne en particulier est attendue peu évolutive par l’USDA, qui confirme les prévisions de la Commission.
Le fromage, star de 2024, le beurre perdant selon les prévisions
En beurre, des exportations très contrastées
Si les envois des cinq premiers exportateurs mondiaux de beurre sont attendus en repli de 3 % dans leur ensemble en 2024 par rapport à 2023, ce recul cache de nets contrastes. Ainsi l’UE va reculer (-4%) avec le repli des fabrications et le manque de compétitivité face à l’origine Nouvelle-Zélande. Ce même si les exportations néo-zélandaises de beurre sont attendues en repli (-8 %) par rapport à une très bonne année 2023.
Pas de changement en poudre de lait écrémé
Les volumes de poudre de lait écrémé échangés sur le marché mondial devraient rester stables sur 2024, les baisses néo-zélandaises et européennes étant gommées par le rebond attendu en Biélorussie, et aux États-Unis. La Chine et l’Algérie vont rester les principaux acheteurs de la poudre de lait écrémé européenne, mais les volumes seront contraints par la hausse de la production chinoises et les quotas algériens serrés. L’Union européenne devrait aussi faire face à une compétitivité américaine accrue, d’autant plus que le jeu des taux de change est attendu en faveur des États-Unis.
Les importations chinoises de poudre de lait entier en repli
La Chine ne devrait importer que 425 000 tonnes de poudre de lait entier en 2024, c’est 3 % de moins qu’en 2023, le pays devant écouler ses stocks et les consommateurs se détournant des produits reconstitués. La majeure partie de la collecte laitière chinoise est transformée en poudre de lait entier.
Dynamisme des exportations de fromage portées par l’Australie
Les exportations de fromage devraient progresser de 3 % chez les 5 leaders, tirées par le bond de 23 % anticipé en Australie où une part toujours croissante du lait est dirigée vers la fabrication des fromages. États-Unis (+8 %) et Royaume-Uni (+6%) devraient aussi s’illustrer à l’export tandis que l’Union européenne devrait garder ses envois stables (+1 %).
Au total, les analystes de l’USDA s’attendent à une baisse en valeur des exportations américaines de produits laitiers sur la première partie de 2024. En particulier pour les protéines (poudre de lait écrémé et lactosérum) dont les prix devraient rester sous pression au début de l’année avec un manque de demande asiatique. Que ce soit pour la nutrition animale ou pour la fabrication de poudre de lait infantile, la Chine est attendue toujours en retrait. Tous les prix sont attendus sous pression au premier semestre.