RSE
Moins de talons, moins de pertes pour Jacquet
L’usine Jacquet 2000, dans la Nièvre, a mis en place un plan d’action pour réduire ses pertes alimentaires et son empreinte carbone. Des bonnes pratiques qui seront dupliquées aux autres sites de la marque.
L’usine Jacquet 2000, dans la Nièvre, a mis en place un plan d’action pour réduire ses pertes alimentaires et son empreinte carbone. Des bonnes pratiques qui seront dupliquées aux autres sites de la marque.
Moins gaspiller tout en restant performant et en réalisant des économies financières ? C’est le défi que s’est lancé Jacquet 2000, une usine de fabrication de pain de mie de la société Jacquet Brossard située à Clamecy (Nièvre). En 2018, avec d’autres entreprises agroalimentaires françaises, elle a servi de pilote pour une expérimentation menée par l’Ademe sur la réduction du gaspillage alimentaire (lire encadré). « Le gaspillage alimentaire est un enjeu important pour nous en tant qu’industrie agroalimentaire. Notre engagement se traduisait jusqu’à présent par des dons aux associations caritatives. Grâce à cette opération, on a pu aller un cran plus loin en modifiant nos process et nos outils industriels », explique Marie-Laure d’Hoop, directrice communication et RSE chez Jacquet Brossard.
Nouveaux moules
L’accompagnement qui a duré neuf mois a démarré par un diagnostic des pertes sur la ligne principale de fabrication des pains de mie. S’en est suivie la mise en place d’un plan d’action pour réduire les pertes, en partenariat avec les équipes. Une action majeure a consisté à investir dans de nouveaux moules (coût 18 000 euros) pour réduire de 8 mm la taille des talons des pains de mie exclus au tranchage, ce qui a évité 50 tonnes de pertes sur l’année (les talons représentent 35 % des pertes du site).
La deuxième action significative a concerné l’optimisation des marquages de fins de série en sortie de four en utilisant des rebuts de production et non plus des pains commercialisables, soit 6 tonnes en moins de déchets. Deux autres actions ont également été mises en œuvre : l’utilisation des rebuts de conditionnement pour le contrôle de l’humidité et – en concertation avec les clients de la grande distribution – la réduction des volumes de produits conservés comme échantillons.
On a réduit les pertes alimentaires de 10 %
Finalement, « l’opération a été globalement positive sur le plan du gaspillage alimentaire puisqu’on a réduit les pertes de 10 % en dupliquant les bonnes pratiques aux autres lignes de production du site, soit 60 tonnes de pertes en moins par an », résume Marie-Laure d’Hoop. Pari gagnant aussi sur le plan financier avec une baisse de 10 % des coûts liés aux pertes alimentaires, soit 30 000 euros environ par an, ainsi que sur le plan environnemental avec une réduction de l’empreinte carbone de 9 %, soit une économie de 40 tonnes de CO2 émis par an. « C’est aussi une formidable aventure humaine qui a mobilisé pendant des mois une équipe de six personnes. Nous sommes tous très fiers des résultats obtenus », souligne Marie-Laure d’Hoop.
Fort de cette première expérience positive, Jacquet Brossard a décidé de poursuivre la mise en œuvre du plan d’action défini avec l’Ademe par la valorisation des talons et chapelures. La chapelure représentant 21 % des pertes alimentaires du site.
Par ailleurs, l’entreprise s’est attachée à dupliquer ces bonnes pratiques sur son autre site de fabrication de pain à Saint-Beauzire (Puy-de-Dôme) et travaille à un plan d’action pour son usine de fabrication de gâteaux.
Le programme IAA, témoin de l’Ademe
En 2018, l’Ademe a accompagné dix-neuf entreprises agroalimentaires dans le cadre de son projet « IAA témoin : moins de pertes pour plus de performances ». Les objectifs de l’opération portaient sur la réduction des pertes alimentaires dans leur intégralité, la réduction des pertes non valorisées et l’augmentation de la valorisation des pertes en alimentation humaine (incluant le don). En quelques mois, cette opération a permis de réaliser au total près de 1,3 million d’euros par an de gains à la suite de la mise en œuvre des actions qui ont engendré une réduction de près de 15 % des pertes en moyenne par site et par an. Autre point positif : la réduction de l’empreinte carbone de 86 tonnes de CO2 en moyenne par site et par an.