Minoterie Mazière lance une farine bio et locale
À Saint-Léonard-de-Noblat, en Haute-Vienne, la minoterie Mazière fabrique pour la première fois une farine bio issue d’un mélange de blé produit localement et destinée aux artisans boulangers.
À Saint-Léonard-de-Noblat, en Haute-Vienne, la minoterie Mazière fabrique pour la première fois une farine bio issue d’un mélange de blé produit localement et destinée aux artisans boulangers.
Du bio mais du bio local, voilà ce qui a séduit Benoît Mazière, meunier à Saint-Léonard-de-Noblat, en Haute-Vienne. Depuis plus de 200 ans, le petit moulin familial fabrique de la farine à destination des artisans boulangers. Il y a dix mois, la minoterie s’est lancée pour la première fois dans la fabrication de farine bio. « J’ai senti qu’il y avait une demande, raconte le meunier, mais ce qui m’a décidé, c’est que je connaissais trois agriculteurs du coin qui cultivaient du blé bio. C’est ce qui nous démarque : on propose une farine bio locale et on valorise un terroir. » Comme sa production principale reste conventionnelle, le meunier a dû mettre en place un protocole strict de fabrication en bio. « C’est assez contraignant, et c’est ce qui me freinait un peu au début, il faut isoler les lots de blé, rincer le moulin… », reconnaît Benoît Mazière. En revanche, le minotier n’a pas à acheter plusieurs blés pour composer sa farine : les paysans en agriculture bio cultivent déjà un panachage de trois variétés rustiques. « Il y a un double intérêt. D’un point de vue agronomique, le mélange sécurise les rendements en cas d’aléas climatiques. Et d’un point de vue technologique, j’arrive à avoir une farine équilibrée en force et en souplesse. Cette qualité de blé se retrouve aussi au niveau organoleptique », explique-t-il.
Pour l’instant, la filière démarre juste et les moutures restent modestes : 3,5 tonnes de farine tous les deux à trois mois. « Mais j’espère faire plus pour réduire les coûts », confie Benoît Mazière qui va tenter de convaincre un maximum d’artisans boulangers de créer une gamme bio. « Il y a une demande de la part des consommateurs pour du bio et des circuits courts, ce serait dommage de passer à côté », estime-t-il.