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L’avis du Conseil national des appellations d’origine laitières
Michel Lacoste (Cnaol) : « La durabilité doit être prise en compte dans les critères européens des AOP »

Michel Lacoste, président du Cnaol. © Guillaume Blanchon
Michel Lacoste, président du Cnaol.
© Guillaume Blanchon

Les Marchés Hebdo : Comment les AOP s’adaptent au changement climatique ?

Michel Lacoste : Il est clair que le changement climatique perturbe nos appellations. Il y a plusieurs réponses à ceux-là. La première réponse est prise dans l’urgence avec des dérogations régulières et encadrées en cas de sécheresse, permettant d’aller chercher du fourrage en dehors de la zone d’appellation. La seconde réponse est dans l’évolution du cahier des charges afin d’intégrer ces problématiques, mais pas seulement. En tout cas, on ne peut pas rester avec ces dérogations récurrentes. Donc les AOP réfléchissent pour adapter les cahiers des charges. Mais ce n’est pas juste une question de zone d’approvisionnement des fourrages. Il faut aussi s’intéresser à l’adaptation des chargements ou encore limiter la taille des élevages ou la productivité des animaux. Il y a des propositions en cours pour certains cahiers des charges.

LMH : Plus généralement, les AOP travaillent à modifier leur cahier des charges pour intégrer une notion de durabilité. Pourquoi ?

M. L. : Oui, il est question d’intégrer d’autres critères de durabilité : le bien-être animal, la biodiversité mais également l’aspect social ou économique. Les AOP doivent réaffirmer des promesses de goût tout en répondant aux nouvelles attentes sociétales. Les consommateurs sont en demande. Il y a la biodiversité, mais pas seulement, cela peut-être aussi sur d’autres aspects comme le lait cru ou conserver une agriculture familiale à taille humaine. Pour la plupart des AOP, c’est ce qu’elles font au quotidien qui doit être inscrit dans le cahier des charges.

LMH : Certaines AOP comme le comté ou le morbier ont bien avancé sur le sujet. Pourquoi ces changements ne sont-ils toujours pas validés ?

M. L. : Des révisions de cahiers des charges sont en effet passées dans les mains de l’Inao mais ne sont pas encore validées. Les AOP de Franche-Comté sont très avancées sur le sujet. Le problème vient de la réglementation européenne. Actuellement, il faut prouver que les modifications effectuées dans un cahier des charges, y compris ces exigences de durabilité, ont un effet positif sur la promesse de goût des AOP. Dans le cadre du futur règlement Pac, nous demandons que ces aspects de durabilité soient pris en compte dans les critères d’une appellation d’origine protégée. Pour autant, nous continuons à avancer pour que les cahiers des charges évoluent et s’inscrivent dans les attentes sociétales des consommateurs.

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