Le Groupe Le Duff lance sa plateforme du futur
Bridor relance une série d’investissements pour accompagner son insatiable appétit de croissance et atteindre le milliard d’euros de chiffre d’affaires d’ici à 2020 contre 600 millions actuellement. Témoignage.
Tout le staff de Bridor était présent le 1er décembre 2016 à Servon-sur-Vilaine (Ille-et-Vilaine) pour la pose de la première pierre de la plateforme logistique de surgélation de Servon-sur-Vilaine, symbole de la croissance attendue de Bridor. L’investissement de 150 millions d’euros est à la hauteur du futur site qui sera connecté à l’usine Bridor située tout à côté, en bordure de la voie rapide Rennes-Paris. L’entrepôt frigorifique s’étendra à terme sur 70 000 m2 et se dressera à une hauteur de 34 mètres. Il s’agira d’un site de préparation de commandes automatisées et de stockage temporaire de douze jours en moyenne. Il pourra contenir jusqu’à 34 000 palettes, soit « le volume transportable de 1 200 camions semi-remorques. Nous allons le construire en deux étapes. La première tranche sera opérationnelle dès le printemps 2018 pour 19 000 palettes, la seconde au plus tard au début 2020 », informe Gaëtan Jegoux, directeur des opérations Bridor Industrie.
L’outil fonctionnera sous température dirigée (-20 °C) et avec une teneur réduite en oxygène pour améliorer l’efficacité en froid et accessoirement réduire les risques d’incendie. « Le niveau d’oxygène correspondra à une altitude de 3 000 à 3 500 mètres », poursuit le directeur industriel. La future plateforme logistique de Bridor lui permettra de massifier son entreposage – les fabrications de ses deux usines de Servon-sur-Vilaine et de Louverné (Mayenne) – sur un seul site pour améliorer son efficacité et la qualité du service aux clients. Les effectifs prévus et principalement affectés à la maintenance ne sont pas encore communiqués. À lui seul cependant, cet investissement ne permettra pas à Bridor de réaliser son objectif de croissance. Il lui faudra des fabrications supplémentaires.
Deux lignes supplémentaires à Louverné
Ainsi, la filiale du Groupe Le Duff va-t-elle injecter une cinquantaine de millions d’euros dans son usine de Louverné pour la faire doubler de taille en y ajoutant deux lignes supplémentaires d’ici à 2018. Elles s’ajouteront aux deux lignes de panification et à celle de viennoiserie actuelles et seront dédiées aux fabrications de grande série. Les spécificités, elles, resteront fabriquées à Servon-sur-Vilaine. Il s’agit, entre autres choses, des lignes bien-être (sans gluten ou agriculture biologique) « en fort développement », selon Gaëtan Jegoux.
Bridor réserve à ses usines nord-américaines un plan d’investissement tout aussi important qu’en France. 200 millions d’euros vont être investis dans les deux prochaines années dans les trois usines du groupe dans la région de Montréal (Canada), et celle des États-Unis (Philadelphie). De sa plateforme du futur, Bridor – qu’on appelle Bridor de France hors de l’Hexagone – expédiera ses produits vers quatre-vingt-dix pays à travers le monde. Bridor réalise à lui seul 29 % du chiffre d’affaires consolidé du Groupe Le Duff dont l’essentiel auprès de grandes chaînes hôtelières et d’opérateurs des transports aérien et ferroviaire partout dans le monde. Sa croissance de 20 % l’an dernier est plus forte en Amérique et en Asie qu’en Europe.
Les enseignes du groupe
Groupe Le Duff pèse 2,01 milliards d’euros avec 35 420 salariés à travers le monde. Son métier ? La fabrication et la distribution de produits surgelés de boulangerie, pâtisserie et viennoiserie dans 1 658 points restaurants et boulangeries (70 % du CA) et l’industrie (30 %). Ses enseignes s’appellent La Brioche dorée (21 % du CA avec plus de 550 restaurants), Mimi’s Café (17 % du CA), Bruegger’s (12 % du CA), Pizza del arte (11 % du CA), etc. Ses points de vente s’étendent en Europe et dans le monde avec un fort accent nord-américain. Louis Le Duff, fondateur du groupe en 1976 (et toujours en activité) n’a-t-il pas fait ses études outre-Atlantique ? Mais le navire amiral du Groupe Le Duff reste Bridor avec 1 800 salariés.