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Productions animales
La viande bio poursuit son essor

En 2019, la production et la consommation de viande bio ont poursuivi leur progression, malgré des difficultés de valorisation des pièces nobles en bovin, d’équilibre matière en porcin et un décalage production-consommation en ovin.

Philippe Cabarat, président de la commission bio d’Interbev. © DR
Philippe Cabarat, président de la commission bio d’Interbev.
© DR

La viande bio a continué à se développer en 2019, avec des volumes d’abattage en augmentation de 16 % par rapport à 2018, en particulier en porcin, avec une hausse de 32 % comparé à l’année précédente. L’observatoire des viandes bios rapporte dans un communiqué que l’ambition du secteur, affichée dans le plan de filière en 2017, se concrétise. Celle-ci repose sur un doublement des volumes bios et le développement de la consommation, notamment au sein de la restauration collective et commerciale d’ici à 2022. « En 2020, les problématiques de conjonctures liées à la crise sanitaire rendent cependant difficile d’anticiper ce qu’il se passera », notamment au niveau de la consommation, tempère Philippe Cabarat, président de la commission bio d’Interbev.

Les ventes dans les différents circuits de distribution ont suivi, avec une belle progression en restauration collective (+34 % en volume par rapport à 2018). « Il faut maintenant que la viande bio soit plus présente dans la restauration commerciale, car elle en est aujourd’hui absente. Le cahier des charges est en cours d’évolution dans la restauration pour favoriser sa présence », indique Philippe Cabarat. Le restaurateur peut dorénavant afficher dans son établissement qu’il possède entre 60 et 80 % de produits bios. « Cette nouvelle mesure permet d’introduire une phase d’évolution », précise Philippe Cabarat.

Problème de valorisation des pièces nobles

Les volumes de steak haché frais de viande de bœuf bio ont progressé de 11 % en 2019 et de 10 % par rapport à 2018, totalisant 5 756 tonnes en 2019, contre 5 184 tonnes en 2018. La problématique de la valorisation des pièces nobles persiste, la dynamique s’appuyant surtout sur les viandes hachées et les produits élaborés. « Pour rendre la viande bio plus locale et toucher de nouveaux canaux de commercialisation, la filière bio peut nouer des partenariats avec certains bouchers dont le travail qualitatif peut être mis en avant », propose Philippe Cabarat.

Nous avons lancé une commission Agneau bio d’automne

En 2019, la hausse importante des volumes des ventes de porc bio a « inquiété » les professionnels du secteur, mais ceux-ci sont restés prudents et ont limité le déséquilibre matière qui a toutefois commencé à se faire sentir au second semestre, notamment en raison « des importations du jambon étranger », selon Philippe Cabarat. Même si la progression des abattages ovins bios affiche encore une belle progression, avec +11 % par rapport à 2018, à 1 861 tonnes, « il est toujours difficile de faire de l’agneau bio, car la production ne correspond pas à la consommation », ajoute-t-il.

Dans la logique plus naturelle de l’élevage d’agneaux bios, les agneaux arrivent en automne, « un moment où ils sont moins attendus qu’à Noël ou qu’à Pâques », souligne-t-il. « Nous avons donc lancé une commission Agneau bio d’automne pour sensibiliser le consommateur et l’encourager à manger cette viande à ce moment de l’année », précise Philippe Cabarat.

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