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Pintade : « On a retrouvé le marché, on espère regagner les chiffres de 2019 »

La demande de pintade a progressé en 2024 sur l’ensemble des circuits, mais l’offre en décembre n’a pas suivi, entraînant des ruptures de stock pendant les fêtes de fin d’année. La filière anticipe une progression de la production et de la disponibilité de découpes afin de garantir l’approvisionnement en distribution et en restauration.

Jean-Louis Zwick, président du CIP
En septembre prochain, une campagne promotionnelle sera réalisé en magasin pour mettre en avant les découpes de pintades et convertir plus d'acheteurs.
© Catherine Takougang

La pintade fait son retour dans les assiettes des Français, avec une consommation globale en hausse de 12% en 2024, après la très mauvaise année 2023. La consommation des ménages représente 57 % des ventes, tandis que la restauration hors domicile (RHD) constitue 43 % du marché. La RHD a gagné 10 points en un an. « On a retrouvé le marché, on espère retrouver les chiffres de 2019 », a déclaré Jean-Louis Zwick, président du Comité interprofessionnel de la pintade (CIP), lors d’une conférence de presse à Paris, ce jeudi 27 mars. Avant la crise sanitaire du covid 19, la RHD représentait 52 % des ventes.

Un défaut d’anticipation des stocks de pintade qui coûte cher à la filière 

« Cet hiver ce n’était pas évident de trouver de la pintade » constate Mikaël Keveller. L’offre insuffisante durant les fêtes de fin d’année a entraîné une baisse de 20 % des achats des ménages en décembre 2024 par rapport à l’année précédente. « Cette rupture de stock découle d’un manque de précision dans les prévisions de stock des enseignes de distribution », explique-t-il.

« Cet hiver ce n’était pas évident de trouver de la pintade » 

Le cycle de production de la pintade étant plus long que celui du poulet, les commandes pour décembre doivent être passées dès le mois de juin pour garantir un approvisionnement suffisant. Malgré une dynamique positive entre janvier et novembre (+3 %), la pénurie de fin d’année a fait chuter les ventes en magasin de 4,4 % en volume sur l’ensemble de 2024, comparé à 2023.

Lire aussi : Pourquoi les ventes de pintades peinent à reprendre après la crise 

La période de Pâques s’annonce riche en pintades 

« Les pintades seront prêtes pour le long week-end de Pâques » assure le Cip. La filière anticipe une amélioration de la disponibilité en pintades cette année. Les premiers chiffres de janvier 2025 annonçaient une reprise des mises en place des pintadeaux, avec une progression de 19% comparé à la même période en 2024. « La pintade est un produit saisonnier, mais nous aimerions qu’elle soit davantage disponible durant toute l’année » ajoute Jean-Louis Zwick. Pour 2025, la filière vise ainsi une augmentation de 5 % des mises en place en élevage afin de renforcer l’offre.

Une production de pintade qui compte prendre son envol 

En 2024, la production de pintades a atteint 24 095 tonnes équivalent carcasse (tec), soit une hausse de 7,9 % par rapport à 2023. « La filière est largement autosuffisante à plus de 120 % », précise le CIP.

L’an dernier, 390 000 pintadeaux étaient mis en place chaque semaine. Parmi eux, 71 % relevaient d’une production standard avec un élevage de 77 jours, tandis que 26,8 % étaient de type Label Rouge (94 jours). La production de chapons représentait 1,5 % (150 jours d’élevage), et le bio, encore marginal, 0,3 % (98 jours). « Le bio peine à se développer dans cette filière », constate Mikaël Keveller, membre du CIP.

« La filière est largement autosuffisante à plus de 120 % »,

La France gardienne de la production de pintade 

« La France est le 1er producteur de pintade au Monde » se réjouit Jean-Louis Zwick, Ce sont 4 élevages sur 5 de pintades sur les 1200 en Europe qui sont français. De plus, l’Hexagone abrite la dernière entreprise de sélection de pintades au monde. En 2024, ce sont 33 millions d’œufs à couver qui ont été produits, et 1,2 million exportés, de même que 1,5 million de pintadeaux dans des pays européens et en Afrique. 

« La France est le 1er producteur de pintade au Monde »

Une balance commerciale en bonne santé 

La filière pintade affiche une balance commerciale excédentaire de 4 400 tonnes en volumes et de près de 25 millions d’euros en valeur. 18% de la production nationale est exportée. « En découpe ce sont notamment les suprêmes, les cuisses et les ailes de pintades qui sont valorisés à l’export » Indique Mikaël Keveller.

Un produit festif qui veut s’intégrer au quotidien des Français 

Aujourd’hui, la découpe représente seulement 21 % des ventes de pintade. Pourtant, selon une étude menée par l’Institut CSA pour le CIP, 74 % des Français en achèteraient davantage si elle était plus largement disponible sous cette forme. « Les portions pour deux en petit conditionnement sont très demandées par les magasins de proximité », souligne Mikaël Keveller.

Lire aussi : La découpe de pintade a du potentiel mais doit s’imposer  

Pour répondre à cette attente, la filière pintade prévoit de lancer en septembre une campagne de mise en avant et de promotion, en amont des fêtes de fin d’année. « Ce sera l’occasion de promouvoir et démocratiser la découpe de pintade », précise-t-il . L’objectif est également de sensibiliser les jeunes de 20 à 30 ans, plus enclins au flexitarisme et dont la consommation de viande diminue, à intégrer la pintade dans leurs habitudes alimentaires.

La pintade est plébiscitée par les consommateurs pour ses qualités nutritionnelles. Cette viande est riche en protéines, pauvre en matière grasse et riche en fer, zinc et vitamines B. Ainsi celle-ci convient à tous les régimes alimentaires. 

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