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La production de miel en baisse de 40 %, quel effet sur les prix ?

La récolte de miel est particulièrement mauvaise cette année en France. Une hausse des prix n’est, pourtant, pas envisagée par l’Union nationale de l’apiculture française carles importations qui soutiennent la consommation nationale font pression.  

miel en grande surface
La récolte de miel est mauvaise cette année en France mais pas de conséquence sur les prix car l'import comble une grande partie de la demande nationale.
© Marie-Annick Carré

« Selon les premières estimations, la récolte de miel au printemps 2024 pourrait être l’une des plus faibles des dernières décennies » peut-on lire sur le site internet de l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf). « En temps normal, nous récoltons plusieurs centaines de kilos de miel au printemps, mais cette année, nous peinons à atteindre la moitié de ce chiffre », témoigne un apiculteur de la Drôme. 

De mauvaises conditions météorologiques 

La faute aux mauvaises conditions météorologiques. Le printemps a été particulièrement pluvieux. D’autre part, les températures étaient assez basses pour la saison. La période floraison a été retardée, les périodes d’ensoleillement réduites. De quoi « compromettre la production de miel et la santé des colonies d’abeilles dans beaucoup de régions françaises, notamment dans la moitié nord de la France », indique l’Unaf. « Cet été a été difficile partout en France en raison d'un printemps catastrophique mais certaines régions du Sud notamment ont connu de meilleures conditions météorologiques au début de l'été », indique Henri Clément, secrétaire général et porte-parole de l’Unaf. « Nous estimons la production à 12 000 tonnes cette année contre 20 000 tonnes l’année précédente », évalue Henri Clément. 

Lire aussi : Miel : production record en 2020

Une production de miel bio anecdotique 

En miel, le bio aussi connaît la crise. « 12 % de la production de miel en France est issue de l’agriculture biologique. La production a tendance à baisser, car la demande est moins là », souligne le secrétaire général et porte-parole. « Certains apiculteurs abandonnent le bio pour le conventionnel », ajoute-t-il. 

Peu d’influence sur les prix du miel 

« Les prix du miel pourraient légèrement augmenter cette année. C’est vraiment au cas par cas », prévoit Henri Clément. Le manque d’offre française ne conduirait par inévitable à une hausse des prix. « La production française ne répond pas à l’ensemble de la demande nationale », insiste le secrétaire général et porte-parole. Il estime que « les importations de miel sont nécessaires en France. Les bonnes années nous produisons autour de 20 000 tonnes de miel, 10 000 les mauvaises, alors que la consommation s’élève à 40 000 tonnes. En moyenne un Français consomme entre 600 et 700 grammes de miel par an ». 

Doutes autour de la production chinoise de miel 

La France achète principalement du miel en Chine. « Chaque année, les importations de miel chinois augmentent ! Nous savons qu'une proportion importante de ces miels est artificielle...», explique Henri Clément. En Asie, le Vietnam est aussi un grand exportateur de miel vers l’Hexagone. Les opérateurs français se fournissent aussi en Argentine. Les pays d’Europe de l’Est s’imposent aussi comme des ravitailleurs sur le marché français. « L’année dernière, nous avons ressenti la hausse des importations ukrainiennes », se rappelle le secrétaire général et porte-parole. « On s’interroge aujourd’hui sur l’origine Ukraine. Il est possible que des pays d’Europe de l’Est s’approvisionnent en miel ukrainien sans l’indiquer ». 

Lire aussi : Œuf, volaille, sucre, miel, avoine et maïs : quel plafond pour les importations ukrainiennes ?

Des prix du miel compétitifs 

En origine France, les consommateurs sont friands des miels de lavande, d’acacia ou encore de châtaigne. Toutefois, le prix influence l’acte d’achat. L’origine France étant deux fois plus chère que l’importé, beaucoup se tournent vers les produits étrangers. « En France le coût de revient est de 4 à 5 euros minimum par kilo. Le miel de châtaignier par exemple se négocie autour de 7 à 9 euros par kilo en vrac quand le prix moyen des miels d'import est de 2 à 3 euros payé par le négociant », constate Henri Clément. 

Quelques volumes français exportés 

« La France exporte très peu son miel. Entre 3 000 et 4 000 tonnes dont des miels conditionnés en France dont l'origine n'est pas forcément française », déclare le secrétaire et porte-parole. D’ailleurs, en plus du miel origine France, notre pays exporte aussi du miel « conditionné en France ». « Les pays du Nord de l'Europe, dont l’Allemagne, sont nos principaux clients », soulève Henri Clément. 

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