La Fédération des industriels charcutiers traiteurs (Fict) souhaite que le Nutri-Score soit modernisé en y apportant deux modifications :
- la prise en compte dans le calcul de la note des protéines animales et non uniquement dans les produits composés majoritairement de végétaux. " En conditionnant l’obtention du bonus « protéines » à la présence d’une quantité très majoritaire de végétaux dans le produit (les protéines ne sont prises en compte dans le Nutri-Score, sauf exceptions, que lorsque les végétaux représentent au moins 80% du produit), l’algorithme actuel favorise les produits pauvres en protéines animales et les succédanés de viande d’origine végétale par rapport à leurs équivalents carnés sans justification nutritionnelle", estime la Fict, ajoutant qu'une "même démarche a ainsi été utilisée pour reconnaître les vertus des produits laitiers en matière d’apport en calcium hautement assimilable".
- complété le Nutri-Score d'un produit par le Nutri-Score d'une recette intégrant ce produit "afin que le consommateur ait une information nutritionnelle la plus utile, correspondant au plat réellement consommé", explique la fédération. "83% des produits de charcuteries sont consommés dans un plat principal ou en sandwich au moment des repas selon une étude Kantar de 2019. La DGS vient d’ailleurs de confirmer l’intérêt d’appliquer le Nutri-Score sur des recettes ! Une avancée importante pour l’information du consommateur", argue la fédération.
Elle souhaite que cette possibilité soit donnée aux produits vendus isolés lorsqu'ils sont régulièrement consommés avec un accompagnement, la recette précise devant naturellement être mentionnée. La FICT a développé "une brochure présentant le Nutri-Score de recettes afin d’illustrer comment la charcuterie peut légitimement s’intégrer dans une alimentation équilibrée nutritionnellement et variée", précise-t-elle.
Réactions de Serge Hercberg
Après la communication de la filière Roquefort, cette information n'a pas manqué de faire réagir l'épidémiologiste et inventeur du Nutri-Score, Serge Hercberg, sur Twitter.
" Comme il est rappelé dans la communication de
#NutriScore, les produits D et E peuvent parfaitement faire partie d’une alimentation équilibrée mais ils doivent être consommés en petites quantités et pas trop fréquemment (comme suggéré par les recommandations nutritionnelles)", considère-t-il.