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Dossier spécial FIE
Le boom des ingrédients végétaux

Le végétal envahit l’alimentation. Au prochain FIE du 3 au 5 décembre à Villepinte, les industriels rechercheront les ingrédients qui vont rassurer, inspirer, régaler les consommateurs. Une experte donne quelques clés de différenciation.

 

Chips de pois chiches, glaces vegan, bonbons gélifiés casher, desserts végétaux… Ces nouveaux produits issus du monde végétal s’intègrent sans difficulté dans les linéaires. La tendance au végétal est « solide », selon Quitterie Miriel, experte en stratégie marketing qui a travaillé plusieurs années à Iri avant de rejoindre, en octobre 2019, le groupe de conseil en stratégie et management Square. « Le repas traditionnel “entrée, plat et dessert” se délite, au profit d’un plat unique qui doit être aussi complet que possible, et de l’alimentation nomade », commence-t-elle à expliquer.

Les plats à base de végétaux sont moins chers. Le facteur budgétaire joue aussi.

« L’appétence pour le végétal est manifeste. Elle s’appuie sur les préoccupations environnementales et de bien-être animal. En plus, les plats à base de végétaux sont moins chers. Le facteur budgétaire joue aussi », analyse-t-elle. C’est une tendance qui mérite que les entreprises s’y investissent, selon elle. Cette tendance est beaucoup plus sûre que le « sans gluten », dont la mode est en train de passer.

La « dichotomie » du consommateur

La marque de desserts aux fruits Charles & Alice a par exemple investi un créneau où elle n’était pas : les desserts végétaux, en alternative des desserts lactés. Quitterie Miriel souligne que ce lancement a été précédé d’études de marché poussées. Surtout, Charles & Alice est resté fidèle à son principe d’offrir au consommateur le « bien manger » et le plaisir.

L’observatrice connaît la « dichotomie » du consommateur, cherchant à la fois des produits sains et à se faire plaisir. Elle en donne pour exemple le palmarès Nielsen des meilleurs lancements de produits de grande consommation en 2019. Y figurent : Nutella Biscuits, la pâte à tartiner Patamilka et aussi Oasis O’verger à teneur réduite en sucre.

Elle mentionne par ailleurs une gourmandise déterminante de la montée en gamme : la tablette Atelier de Nestlé, inspirée des mendiants aux fruits secs.

Fleurs, plantes, infusions et super-aliments

Quitterie Miriel note que le contexte de la consommation se durcit. La méfiance des consommateurs est attisée par les médias, les réseaux sociaux, les campagnes de dénigrement. « Ils sont rassurés par des ingrédients clairs », considère-t-elle. Autres nouveaux facteurs d’influence : le Nutri-Score, les applications de l’UFC, Yuka. Mais Quitterie Miriel conseille de « relativiser l’influence de Yuka : trois consommateurs sur dix la connaissent et deux tiers d’entre eux l’utilisent. Ce sont plutôt des jeunes urbains ».

Parmi la multitude d’ingrédients végétaux ou issus de végétaux, les fleurs, les plantes et les infusions à base de fleurs et de plantes sont en vogue. « Ils répondent au besoin de naturalité et de bienfaits », constate la consultante. Elle note aussi l’ubiquité de certains ingrédients, comme le coco que l’on retrouve jusque dans les lessives. « Le concept de super-aliment est très porteur », assure-t-elle. Mintel en a mis trois en avant ce printemps : le fruit du baobab et la baie de maki, détoxifiants, et l’extrait d’asperge, déstressant.

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