L’Italien Ferrero est en discussion avec le Turc Yildiz pour la reprise des biscuits Delacre. Les produits de la marque proviennent notamment du site de Nieppe régulièrement modernisé.
Chez Delacre, les actionnaires passent, mais la marque demeure. Selon La Stampa, Ferrero aurait émis une offre de rachat sur Delacre via l’une de ses filiales. « Une occasion pour Ferrero de prendre pied sur un marché où il est encore très peu présent, et qui représente un potentiel de croissance significatif », déclarait le groupe italien dans un communiqué interne cité par le journal italien. Dans ce secteur, Ferrero a prouvé tout récemment son savoir-faire avec son nouveau biscuit B-ready, au succès fulgurant. « Il y a un processus en cours, et je ne peux pas vous en parler », éludait d’entrée de jeu Guillaume Esnault, responsable production de l’entreprise, à l’occasion d’une visite de presse le 14 octobre à Nieppe (59).
2 M€ investis par an à Nieppe
Depuis que le pharmacien belge Charles Delacre a mis au point son premier biscuit dans l’usine de Vilvoorde en 1891, les propriétaires se sont succédé à la tête du créateur des fameuses cigarettes russes. Racheté en 1961 par Campbell Soup Company, puis tombé dans les mains d’United Biscuits en 1998, Delacre cohabite avec des marques célèbres comme BN, Verkade, ou McVitie’s, et cultive sa culture d’entreprise anglosaxonne. Entrés au capital en 2000, les fonds Blackstone et PAI Partners le vendent au groupe Yildiz en novembre 2014, propulsant le géant alimentaire turc de la famille Ülker à la 3e place des biscuitiers mondiaux derrière Mondelez et Kellog’s. Depuis juin 2016, Yildiz Holding a regroupé ses activités biscuiterie et confiserie (il possède les chocolats belges Godiva depuis 2007) sous l’entité Pladis avec des marques phare comme McVitie’s, Delacre, Godiva ou Ülker.
S’étendant sur 17 500 m2 dans une ancienne usine textile, le site de Nieppe est l’une des deux usines Delacre (la seconde étant située à Lambermont près de Liège depuis 1975). Elle produit actuellement 10 000 t/an dont 3 500 t d’assortiments pour une capacité de production de 15 000 à 20 000 t/an, et emploie 250 salariés permanents. Delacre y investit 2 millions d’euros par an, ce qui lui permet d’améliorer son appareil productif. Après avoir investi dans une ligne totalement automatisée en 2013, l’usine prévoit de remplacer l’ensemble de ses automates qui permet notamment la supervision des fours et la mise en œuvre des recettes ainsi que la sécurisation du site.
