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Au Min de Rungis, les flux se sont réorganisés

Après un mois et demi de confinement, certains secteurs du Min, comme les fruits et légumes, ont pu trouver d’autres débouchés que la restauration. Mais d’autres restent en panne.

Après le choc de la fermeture des restaurants et de la plupart des marchés de plein air, le commerce a repris des couleurs sur le marché de Rungis. C’est particulièrement le cas dans le secteur des fruits et légumes où l’activité a été particulièrement soutenue ces trois dernières semaines. Ce dynamisme s’explique par une demande à la hausse et par un report important des ventes vers les grandes surfaces, notamment de région parisienne, elles-mêmes en quête de sécurisation de leurs arrivages.

Rungislivrechezvous.fr décolle

Plusieurs entreprises commercialisant sur le carreau signalent ainsi des arrivages au moins équivalents à ceux de l’année dernière à la même période. Les chiffres d’affaires progressent souvent, en raison de l’augmentation des prix liée à la croissance des produits d’origine française. Les grossistes à service complet comme Pomona, fortement pénalisés par l’arrêt de la restauration, se sont mis aussi à desservir la GMS pour préserver une partie de leurs ventes. Quelques-uns, comme Colom, se sont ouverts aux particuliers. Après des débuts difficiles, le site rungislivrechezvous.fr, soutenu par la Semmaris, a de son côté trouvé son public, avec plusieurs milliers de paniers par jour.

L’activité est également soutenue dans le secteur des produits laitiers. Les vendeurs signalent cependant une demande toujours concentrée sur les produits de première nécessité comme les œufs, le lait ou le beurre et un certain raccourcissement de la gamme. Un phénomène lié tantôt à des problèmes d’approvisionnements tantôt à une demande orientée sur des produits plus basiques. Les grossistes en viande et volaille poursuivent également leur activité à bon rythme, en dehors des spécialistes de la restauration. Quant aux produits biologiques en général, ils semblent bénéficier d’un véritable appel d’air. L’entreprise Dynamis a ainsi dû fermer une journée pour gérer un surcroît d’activité.

Les abats, grands perdants

À l’opposé, plusieurs entreprises ont bien du mal à sortir de l’enlisement. Les grossistes en marée continuent d’être pénalisés par la fermeture des marchés de plein air et ont réorienté leur activité sur la province, la GMS, voire l’exportation. Quant à la triperie, c’est le grand perdant de la crise actuelle. Fortement dépendante de la restauration et des marchés, l’activité a dégringolé. Les arrivages étaient toujours la semaine dernière divisés par deux.

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