Alternatives végétales et produits laitiers : une cohabitation apaisée ?
La margarine n’a pas tiré parti de la hausse des prix du beurre, l’ultra-frais végétal n’est plus en forte croissance et les alternatives au fromage et à la crème ne décollent pas.
La margarine n’a pas tiré parti de la hausse des prix du beurre, l’ultra-frais végétal n’est plus en forte croissance et les alternatives au fromage et à la crème ne décollent pas.
L’inflation a-t-elle eu raison de la croissance des alternatives végétales aux produits laitiers ? « Les prix restent vraiment plus chers, même si quelques consommateurs y voient une solution santé et en achètent, les intolérants au lactose par exemple », explique Romain Le Texier, directeur Études au pôle Prospective du Cniel.
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Ainsi, après avoir baissé en 2022, les volumes vendus d’ultra-frais végétaux ont progressé de 1,4 % en 2023, « ce qui est loin des fortes croissances d’avant l’inflation », relativise l’économiste, qui juge qu’« elles ont trouvé leur place, elles cohabitent, avec cette croissance moins forte et beaucoup moins de nouveaux produits. Il n’y a pas eu d’engouement ».
« Il n’y a pas eu d’engouement »
Les substituts végétaux au fromage, s’ils se font un peu plus présents dans les rayons, notamment via la marque de Bel, Nurishh, suscitent peu de curiosité. « Seuls 3 % des Français en ont acheté au moins une fois en 2023 », mentionne l’économiste, qui juge qu’« il y a une vraie barrière, quand les Français pensent fromage, c’est pour le goût et le plaisir ! ».
La margarine n’a pas profité de la crise
Lors de la précédente flambée des prix du beurre, en 2017, comme ça avait été le cas en 2014, la margarine avait fait figure de rempart pour les ménages les plus défavorisés et avait vu ses volumes progresser nettement.
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« la margarine n’est plus une alternative crédible »
« Les volumes de margarine ont reculé de 1 % en 2023. Il n’y a pas eu de report vers les huiles végétales, plutôt vers le beurre à teneur allégée en matière grasse (60 % au lieu de 82 %) », explique Romain Le Texier, illustrant « la marque Montfleury est ainsi une des marques qui fonctionne le mieux, avec son positionnement prix attractif ». Pour l’économiste, « la margarine n’est plus une alternative crédible à l’heure des inquiétudes sur l’huile de palme. Et il n’y a plus de critiques sur le beurre, globalement le discours anti-lait est moins fort ».