Aller au contenu principal

David Chauvin, directeur de la branche viande d'Eureden : « Nous voulons développer une logique de filière »

David Chauvin, directeur de la branche viande d’Eureden, revient sur l’ambition du groupe coopératif dans la salaisonnerie. L’objectif clairement affiché est de devenir un leader autour des filières, de la naturalité et des marques régionales.

David Chauvin, directeur des branches viande, oeuf et food service d'Eureden.
David Chauvin, directeur des branches viande, oeuf et food service d'Eureden.
© Eureden

La branche viandes d’Eureden vient d’intégrer les salaisons André Bazin. Comment va-t-elle se redessiner en 2022 ?

David Chauvin : Ne parlons pas d’intégration, mais plutôt de rapprochement ; l’objectif est que nos deux groupes tirent parti de ce partenariat, et que chaque collaborateur d’André Bazin se sente chez lui à Eureden. Je garde en tête l’expérience que j’ai eue en tant que consultant chargé du rapprochement Orange – Itinéris : Orange était alors un opérateur de téléphonie mobile anglais. Itinéris, la branche mobile de France Télécom, l’a racheté en 2000, et s’en est si bien inspirée qu’elle en a pris le nom. André Bazin maîtrise les processus de fabrication des charcuteries dites « clean label » ainsi que plusieurs IGP. Leurs produits à marque Philippe Wagner sont haut de gamme et offrent des gages de naturalité. Enfin, leur marché principal reste les produits alimentaires industriels (PAI) où leur performance résulte de leur capacité à répondre aux demandes de chaque client. En parallèle, au périmètre d’Eureden, nous voulons développer une logique de filière entre le groupement de producteurs et les outils de salaison au travers d’accords qui peuvent intégrer la distribution et le maillon abattage. C’est ainsi qu’Aubret a rejoint en 2021 l’accord tripartite de Lidl autour du porc label Rouge Opale, où notre groupement est présent. En 2022, un de nos projets liés au rapprochement Aubret – Bazin est le développement d’IGP Morteau et Montbéliard en MDD en grande distribution, à partir des cochons de notre groupement. À terme, l’ambition de la branche viande est d’être un leader de la salaisonnerie autour des filières, de la naturalité et des marques régionales.

Quels facteurs vont déterminer la performance économique de cette branche cette année ?

D. C. : Les facteurs clés de la performance économique sur 2022 restent les mêmes, à savoir notre capacité à maîtriser l’inflation des coûts d’achat et à pouvoir les retranscrire dans les prix de vente, notre performance industrielle et nos développements en particulier sur les segments en croissance comme le « sans nitrite », le taux de sel réduit, etc. Et pour cela, nous recrutons et travaillons à fidéliser les collaborateurs de talents qui nous manquent.

Passons à la filière œuf. Pouvez-vous nous dévoiler des projets en rapport avec l’environnement ou le bien-être animal ?

D. C. : Nous travaillons sur plusieurs projets, de niveaux de maturité différents. Pour diminuer le bilan carbone des élevages, nous nous sommes concentrés sur les programmes alimentaires et mettons à l’essai un régime sans soja importé pour les poules. Nous allons aussi faire passer quelques élevages de poules élevées au sol et en plein air en production d’œufs blancs, qui consomment 5 % d’aliments en moins. La charte Cocotine, validée par la Commission nationale de la certification environnementale, permet de faire progresser nos éleveurs autour de l’environnement et de l’agroécologie, avec comme cible la HVE. Nous arborons des parcours et les garantissons sans traitement chimique. Cela nous permet de commercialiser cette année des omelettes à base d’œufs « plein air » sous charte Cocotine, entrant dans les 50 % de produits sous signes de qualité reconnus par Egalim. Nous poursuivons le développement du « mieux-être animal » avec Wellfarm en poules élevées au sol ; une dizaine d’élevages sont déjà dans cette démarche. Enfin, nous lançons des produits nouveaux : des œufs Paysan breton dans les magasins U de l’ouest de la France, des mini-omelettes, appelées « egg bites », pour la grande distribution en Angleterre et un œuf « parfait » pour la restauration commerciale en France.

Les plus lus

entrepreneurs français en ukraine
Volaille en Ukraine : « Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une forte pénurie de main d’œuvre »

Au début de la guerre en Ukraine, l’activité a fortement été perturbée. Témoignage d'un entrepreneur français…

un graphique avec une courbe, sur fond de grains de colza, soja et tournesol
Les prix du tournesol flambent avec la mauvaise récolte

Comment ont évolué les prix des oléagineux ces 7 derniers jours ? Les journalistes de la Dépêche-Le petit Meunier vous…

un graphique avec une courbe, sur fond de grains de colza, soja et tournesol
Les prix du tournesol grimpent encore avec la récolte catastrophique

Comment ont évolué les prix des oléagineux ces 7 derniers jours ? Les journalistes de la Dépêche-Le petit Meunier vous…

un bureau avec des oridnateurs, des mains, vue de haut, du café
Egalim 4 : les 5 propositions des députés en charge de l’évaluation de la loi

Les ex-députés de la majorité Anne-Laure Babault et Alexis Izard avaient fini leur mission d’évaluation d’un potentiel Egalim…

intervenant dans un amphithéatre
Lait : durabilité ou autosuffisance, deux visions s’affrontent au Sommet mondial du lait

Au Sommet mondial du lait, qui se tient actuellement à Paris, les tables rondes consacrées au marché du lait dans les…

vignette infographie
Agroalimentaire : la balance commerciale française se dégrade, le point en infographie

Le solde de la balance commerciale de la France pour les produits agricoles et alimentaires s’est dégradé en 2023, tout en…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio