Quel impact du Pacte vert sur l’agroalimentaire européen ?
Des chercheurs de l’Inrae soupèsent les impacts marchands et non-marchands de l’application du Pacte vert (Green Deal) sur le système agro-alimentaire européen.
Des chercheurs de l’Inrae soupèsent les impacts marchands et non-marchands de l’application du Pacte vert (Green Deal) sur le système agro-alimentaire européen.
Des chercheurs d’Inrae ont publié dans la revue Communications Earth and Environment en octobre 2023 et dans La revue de l’OFCE le 15 février 2024 une étude des impacts environnementaux et économiques du Pacte vert pour le climat sur l’agroalimentaire européen. Ils ont analysé les impacts économiques (productions, échanges, consommations, prix, recettes agricoles et dépenses alimentaires) et non marchands (émissions de gaz à effet de serre, indicateurs de biodiversité et nutritionnels) de chacun des 3 leviers du Pacte vert (en substance agriculture, gaspillages, régimes alimentaires).
Le Green Deal, justifié pour l'environnement, mais des difficultés économiques
« Si l’orientation prônée par le Pacte vert apparaît justifiée d’un point de vue environnemental et de santé publique, il ne faut pas sous-estimer les difficultés économiques qu’il soulève », dit le communiqué de l’Inrae. Par ailleurs, les simulations montrent que les impacts marchands et non marchands seront sensiblement différents selon qu’un seul levier est actionné ou que les 3 leviers sont mis en œuvre simultanément.
Transfert de valeur au détriment de l'élevage
L’action sur les 3 leviers profiterait économiquement aux consommateurs européens, constate l'Inrae, « sous réserve d’une évolution importante des comportements de consommation ». Ainsi, « l’augmentation des dépenses alimentaires induite par la hausse des prix due à l’adoption de pratiques agroécologiques pourrait être ainsi compensée par le rééquilibrage des protéines végétales et des protéines animales dans les régimes alimentaires ». En revanche les impacts sur l’économie des filières animales seraient très négatifs sous le double jeu d’un effet quantité négatif et d’un effet prix négatif. « La transition alimentaire se traduirait par un certain transfert de valeur, depuis les filières animales vers les filières végétales ».