Apiculture
Miel : une année 2020 exceptionnelle
La production française de miel a été exceptionnelle l’an dernier, à des niveaux historiques. Dans le même temps la consommation était dynamique, le miel tirant parti de la pandémie. L’Observatoire de la production de miel et de gelée royale 2020 de FranceAgriMer dresse le bilan.
La production française de miel a été exceptionnelle l’an dernier, à des niveaux historiques. Dans le même temps la consommation était dynamique, le miel tirant parti de la pandémie. L’Observatoire de la production de miel et de gelée royale 2020 de FranceAgriMer dresse le bilan.
La France a produit 31 791 tonnes de miel en 2020, ce qui est le niveau le plus élevé jamais enregistré depuis la mise en place de l’Observatoire de la production de miel et de gelée royale. C’est 4 000 tonnes de plus que le précédent record de 2018 et 47 % supérieur au bas niveau de 2019. Cette forte progression est à relier à la hausse du nombre de ruches et à une nette amélioration du rendement, estimé à 23,2 kg/ruche en 2020, soit 30 % de plus qu’en 2019, rapporte FranceAgriMer. Les gros apiculteurs, qui possèdent plus de 50 ruches ont produit les trois quarts de volumes.
L'Occitanie, première région de France pour le miel
Toutes les régions ont vu leur production progresser, notamment dans la moitié Sud du Pays. Tout comme en 2019, l’Occitanie reste la première région de production. Les évolutions les plus fortes concernent la Bourgogne-Franche-Comté et le Centre-Val de Loire qui affichent un doublement de leur production.
Le Colza maître au Nord
13 % de la production française de miel est du miel « toutes fleurs », c’est 3 points de moins qu’un an plus tôt. Le miel de lavande a progressé et représentait 12 % des volumes contre 8 % un an plus tôt. Le miel de colza, très présent au Nord de la France, représentait 10 % de la production nationale.
La vente directe reste le principal débouché puisque ce sont 40 % des volumes qui s’y écoulent, mais le Covid a durement frappé le secteur à cause des annulations de foires et de salons. Les ventes aux coopératives et aux magasins spécialisés non bio ont bondi en conséquence.
Grâce à la hausse de la production, les apiculteurs ont pu remplir leurs stocks qui atteignaient, fin 2020, un niveau record à plus de 14 000 tonnes.
Les apiculteurs bio plus spécialisés
Alors que 95 % des apiculteurs sont pluriactifs et 90 % sont déclarés en tant qu’amateurs, les proportions s’inversent pour le bio : 81 % des apiculteurs certifiés sont à temps complet. Il y a plus de 1000 exploitations apicoles certifiées en 2020, estime FranceAgriMer, pour plus de 161 000 ruches bios ou en conversion.
Les quatre régions du sud de la France concentrent 72 % des ruches bio, contre 58 % sur l’ensemble des ruches françaises. C’est en Bretagne et Normandie que l’apiculture bio est la moins développée. La France a produit 4 354 tonnes de miel bio en 2020, soit environ 12 % de la production totale, une part assez stable sur ces dernières années.
Un marché du miel très dépendant de l’import
En 2020, la France a importé autant de miel qu’elle en a produit, soit 32 000 t. Les importations ne cessent de progresser pour satisfaire l’appétit des Français. Plus de la moitié du miel importé est communautaire, l’Espagne en tête, devant l’Allemagne. Le reste vient des pays tiers. L’origine chinoise tend à reculer au profit de l’Ukraine et de l’Argentine.
Les exportations françaises de miel sont très limitées et stables, environ 5 000/t par an et concernent des miels monofloraux à prix élevés.
La grande distribution, principal débouché
Plus des trois quarts du miel disponible en France (production et importations) est destiné à la consommation à domicile, alimentée pour moitié par la grande distribution, qui écoule environ 20 000t/an. L’an dernier, les ventes y ont progressé en valeur (+10 %) comme en volume (+11 %), tirées vers le haut par la crise sanitaire. La vente directe représente 10 500 t, les magasins spécialisés 4 600 t, les magasins spécialisés bio 3 400 t et les jardineries près de 1000 t. A cela il faut ajouter 2 500 t pour la consommation hors domicile et 9 000 tonnes pour l’industrie (confiseur, biscuitiers mais aussi cosmétiques).