Viande bio : Tendre d’Oc renaît de ses cendres
Ils sont une dizaine à avoir repris le flambeau. Une dizaine d’éleveurs bios du département de l’Aude pour faire revivre une marque tombée aux oubliettes, Tendre d’Oc. Créée sous l’impulsion de l’ancienne région Languedoc-Roussillon, « elle n’a jamais été vraiment adoptée par les opérateurs économiques, alors nous avons décidé de nous en servir », explique Daphné Mervoyer, à la tête d’un troupeau de soixante mères Aubrac à Campagne-sur-Aude. Si elle change d’utilisateurs, la marque garde le même but. Elle doit permettre aux éleveurs bios de dégager une meilleure marge sur les produits de leurs vaches en engraissant des jeunes bovins et en les commercialisant sur place. Au lieu de les vendre en conventionnel et en maigre sur les marchés d’exportation classique des broutards. Marché sur lequel ces animaux, principalement de races rustiques (Aubrac et gascon) se valorisent plus difficilement que d’autres.
Actuellement, la dizaine d’éleveurs s’appuie sur les animaux disponibles, soit pour l’instant une bête par quinzaine, avec pour objectif d’en atteindre une par semaine dès que possible. Voire plus si la demande est là. « Pour la commercialisation, nous avons retenu deux marchés sur lesquels nous ne pouvons aller individuellement, à savoir la restauration collective, plutôt pour les avants, et les magasins bios pour les arrières », dit-elle. Les animaux sont abattus entre 8 et 12 mois, et doivent être classés R après un engraissement de deux mois environ. « Nous espérons pouvoir ainsi dégager un prix de 5 à 5,50 €/kg de carcasse pour l’éleveur », précise Daphné Mervoyer. Et rompre avec la spirale du marché des broutards où certains animaux partaient à moins de 500 euros.