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France Relance
Rochias veut doubler de taille d’ici à trois ans

Reprise en novembre 2019, l’entreprise Rochias a prévu d’investir 470 000 euros dans le cadre du plan de relance de la France pour une remise à niveau générale de son outil de production.

Eric Villain et Thierry Sclapari entendent profiter du plan de relance de la France pour développer l'activité de Rochias. © F. Pigot/APAP
Eric Villain et Thierry Sclapari entendent profiter du plan de relance de la France pour développer l'activité de Rochias.
© F. Pigot/APAP

Sur la zone d’activité de Lavaur La Béchade, à Issoire (Puy-de-Dôme), cinq moutons pour l’écopâturage et sept ruches viennent de prendre place aux abords de l’usine Rochias. « L’énergie consommée sur le site provient à 100 % d’énergies renouvelables. Depuis notre arrivée, nous avons opté pour l’énergie hydraulique », précise Éric Villain, cogérant de Rochias. D’ici à quelques mois, à des fins d’autoconsommation, une centrale photovoltaïque aura complété le tableau.

Avec Thierry Sclapari, ils ont repris l’entreprise en novembre 2019. Ces deux anciens de la coopérative sucrière et amidonnière Tereos entendent désormais bénéficier du plan de relance. Déposé dans le cadre du premier appel à projets, leur dossier était validé en novembre 2020.

470 000 euros d’investissement

Sur deux ans, 470 000 euros seront ainsi injectés dans la remise à niveau de l’outil de production, âgé de vingt ans. L’État y contribuera à hauteur de 376 000 euros, soit l’équivalent d’une année et demie d’investissement pour Rochias. Cette PME est spécialisée dans les condiments (principalement d’ails, mais aussi d’oignons, d’échalotes, de poireaux, de champignons…) transformés sous toutes leurs formes, par déshydratation ou fabrication de purées, et essentiellement destinés à l’industrie agroalimentaire.

« En grandes surfaces, plus de 1 200 articles contiennent de l’ail déshydraté », constate Éric Villain, précisant qu’en France « ce marché de 50 000 tonnes est occupé à 99 % par la Chine ». Rochias s’y distingue par l’origine de ses ails français ou espagnols.

La modernisation de l’atelier de broyage, l’ajout de quelques racks de stockage, l’amélioration des conditions de travail des trente salariés, notamment au niveau de la manutention et la réduction de l’empreinte environnementale, sont au programme avec, entre autres, le remplacement de l’intégralité des réfrigérateurs. Leur chaleur sera récupérée pour être réinjectée dans les fours. La consommation de gaz diminuera ainsi de 30 %.

Certification en perspective

En filigrane, une volonté de s’adapter aux nouvelles exigences du marché et le faire à un moment stratégique. Avec le coronavirus, les dirigeants de Rochias ont pris conscience des opportunités de développement liées à un impératif de proximité, d’autonomie et de sécurité alimentaire.

Le marché existe, il n’y a pas besoin de le créer

Ils veulent monter en gamme au niveau de la certification, décrocher le FSSC 22000 pour la fin de l’année… Actuellement, l’entreprise est certifiée Iso 22000 version 2005 et vient de passer l’audit pour la version 2018. « La certification nous prépare pour la croissance de demain, assure Éric Villain, sans ces investissements, l’entreprise n’arriverait pas à suivre les cadences à venir, faire plus et le faire mieux, accepter de nouveaux clients… »

« Le marché existe, il n’y a pas besoin de le créer », assure-t-il. Pour preuve, l’entreprise n’a pas souffert de la crise sanitaire. De son côté, Thierry Sclapari, chargé du développement, parle de « doubler la taille de l’entreprise dans les trois ans qui viennent ». Rochias transforme 3 000 tonnes de matières premières par an pour un chiffre d’affaires de 4,5 millions d’euros.

Relancer une filière ail d’Auvergne

Pour sécuriser l’approvisionnement et améliorer la qualité de ses matières premières, Rochias cherche à travailler la notion de filière via des contrats de culture avec ses producteurs. C’est ainsi qu’elle nourrit le projet de relancer la production d’ails d’Auvergne en sachant que le produit qu’elle recherche est moins gourmand en main-d’œuvre, dont le coût a conduit au déclin de la filière. Les premiers essais viennent d’être mis en place avec la plantation d’une dizaine d’hectares. Puis ce sera dix fois plus l’an prochain. Aux alentours de l’usine, des hectares qui viennent d’être abandonnés par la production de betteraves ne demandent qu’à se reconvertir dans l’ail.

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