Quel bilan du Fonds avenir bio, qui s'étoffe ?
L’Agence Bio a célébré le 7 décembre 2023, les 15 ans du fonds Avenir Bio. Ce dernier a été abondé de 5 millions d’euros grâce au budget de la planification écologique. En région, l’agence veut s’appuyer sur Bio Réflexe.
L’Agence Bio a célébré le 7 décembre 2023, les 15 ans du fonds Avenir Bio. Ce dernier a été abondé de 5 millions d’euros grâce au budget de la planification écologique. En région, l’agence veut s’appuyer sur Bio Réflexe.
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« Le fonds Avenir Bio permet de créer des ponts de la fourche à la fourchette et surtout de soutenir une agriculture contrôlée qui profite au collectif et à la préservation des biens communs : eaux, sols, biodiversité et des territoires. » Le 7 décembre 2023, à Paris, Loïc Guines, président de l’Agence Bio se montre fier du fonds qui est géré par son agence depuis 2008. Un fonds mis en place après le Grenelle de l’Environnement et dont le budget est passé de 8 à 13 millions d’euros en 2022, puis à 18 millions en 2024. Les cinq millions supplémentaires ont été financés par l’Etat dans le cadre du budget pour la planification écologique. Une rallonge nécessaire pour tenter d'aider une filière bio sonnée par une crise sans précédent.
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500 millions d'euros levés en 15 ans grâce à l'argent du fonds
En dehors de ce budget, l’Agence Bio a réussi en 15 ans à subventionner 300 projets pour total de 95 millions d’euros qui ont permis de structurer des filières entières, des agriculteurs aux consommateurs. De l’argent public qui permet un effet levier puisque les subventions du fonds Avenir Bio (en moyenne 380 000 euros par projet) ont permis de lever 500 millions d’euros d'argent public ou privé. En outre, 250 conventions ont été signées pour transformer et relocaliser la production agroalimentaire bio en France, permettant le soutien de 379 emplois directs. Le tout alors que le gouvernement a fixé l’objectif de 18% de surfaces agricoles bio en 2027.
«En France, nous en sommes à 6% d'achats en bio, soit au même niveau que les Américains»
Miser sur une personnalité publique et populaire pour les campagnes de communication
Pour Laure Verdeau, directrice de l’Agence Bio, le travail doit se poursuivre. Auditionnée par le Sénat le 18 octobre 2023, elle avait rappelé un peu amère : « En France, nous en sommes à 6% d’achats en bio soit au même niveau que les Américains. Il n’y a que 7% de produits bio dans les cantines, 1% dans les restaurants et … 0% au restaurant du Sénat. Pourtant, 70% du bio que nous consommons est fabriqué en France. »
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Un mois et demi plus tard, lors d’un déjeuner presse à Paris, Laure Verdeau maintient que la communication reste le point essentiel pour tirer le bio vers le haut. « Il faut continuer nos campagnes de communication pour expliquer aux consommateurs l’intérêt du bio, que c’est bon pour leur santé et que souvent ça ne coûte pas plus cher que le conventionnel. » La solution pourrait passer par le recrutement d'une personnalité publique et populaire pour porter le message, tout comme la marque bio pour enfants Good Gout Kidz qui a réussi à avoir comme égérie, le footballeur champion du Monde, Kylian Mbappé.
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Bio Réflexe, le « cri de guerre » pour promouvoir le bio en région
L’Agence Bio accompagne également les régions françaises dans le cadre de l’opération Bio Réflexe qui permet aux territoires de mettre en avant leurs propres produits Bio. La Bretagne et l'Occitanie ont été parmi les premières régions signataires et en 2024, d’autres régions dont les Hauts-de-France devraient rejoindre ce « cri de guerre ».
Sensibiliser les jeunes enfants à l'éducation alimentaire dès la primaire
Parmi les lauréats 2021 de l'Agence Bio, Frédéric Bonomo, créateur de la marque de pâtes alimentaires bio CQFD. Il pense que produits bio et conventionnels « devraient partager le même rayon en grande surface afin que les consommateurs et consommatrices puissent avoir la différence de prix du premier coup d’œil ». Enfin, l’Agence Bio veut s’adresser aux plus jeunes et espère que des sensibilisations sur le bio pourront être organisées auprès des élèves, dès l’école primaire. « L’éducation alimentaire fait partie de la construction des futurs consommateurs et des citoyens et citoyennes responsables », conclut Laure Verdeau.