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International
Produits laitiers : pourquoi l’Union européenne n’est plus compétitive sur la scène internationale ?

Les prix des produits laitiers se sont envolés sur le marché mondial au printemps. Ils tendent depuis à reculer, sauf dans l’Union. La Commission dresse le tableau de la compétition international dans son dernier Short Term Outlook.

© GEA

Les prix des produits laitiers européens continuent d’afficher des records historiques. Ce qui affecte la compétitivité de l’Union sur le marché mondial, face à ses deux principaux concurrents que sont l’Océanie et les États-Unis. En beurre et en poudre grasse, les prix européens se situent plus de 30 % au-dessus du niveau des prix de l’Océanie, le mieux placé. En poudre grasse, l’Union est 5 % plus chère que l’origine USA, la mieux positionnée. Il n’y a qu’en fromage que l’Europe a des arguments, avec un prix 9 % inférieur au tarif américain.

Le secteur laitier européen vu par les analystes américains : Les 5 tendances pour la production européenne de lait

Des prix élevés liés à la faiblesse de l’offre

Au premier semestre, les prix communautaires ont bondi de 30 % en beurre et 25 % en poudre et fromage. Si après le choc lié à la guerre en Ukraine la poudre s’est stabilisé, le marché du beurre demeure sous tension. L’Europe manque de matière grasse. De quoi faire grimper les prix du lait, mais pas toujours assez pour faire décoller la production, que ce soit à cause d’obstacle structurels (baisse des cheptels, rendements qui reculent en lien avec une production plus extensive) ou conjoncturels (flambée des coûts de production). Les conditions météos sont aussi un facteur très limitant. La sécheresse fait rage en Italie, ainsi que dans plusieurs pays d’Europe centrale et de l’Est. Les vagues de chaleur en France plombent encore le potentiel.

Le fromage absorbe la matière grasse

Alors que la collecte laitière européenne devrait reculer de 0,6 % en 2022, selon les perspectives de Bruxelles, les fabrications de fromage pourraient bien progresser de 0,5 %. En effet, notre prix bien positionné nous permet d’être compétitif à l’export et nos envois pourraient progresser de 2 % dans un marché mondial demandeur, notamment les États-Unis et le Royaume-Uni. Coproduit de la fabrication de formage, les poudres de lactosérum seront donc plus disponibles (+1 %). Comme leurs prix a moins progressé que les autres poudres laitières (+16 % au premier semestre), certains utilisateurs les utilisent en substitution et elles sont bien demandé sur le marché intérieur. En revanche, les exportations devraient baisser faute d’achats chinois.

Baisse des séchages de poudres

Comme la crème est aussi un produit dynamique, avec une belle demande intérieure et internationale, ses fabrications devraient progresser de 1 % avance la Commission. Ce qui laisserait bien peu de matière grasse disponible pour le beurre, dont les fabrications devraient reculer de 1 %. Pour satisfaire une consommation stable, l’Europe devra utiliser ses stocks, attendus à des plus bas. Les fabrications de poudres grasses devraient aussi chuter (-5 %), entrainant la baisse des envois (-8 %) et des utilisations intérieures (-3 %). Le séchage de lait écrémé devrait aussi reculer, notamment pour des raisons énergétiques, l’utilisation des tours étant très énergivore. Les pays du Nord, très dépendants du gaz russe, voient la facture bondir.

La Nouvelle-Zélande s’en sort mieux : Certes, la hausse des coûts de production pèse sur les éleveurs néo-zélandais, mais leur système très extensif avec une forte part de l’herbe dans l’alimentation les avantage. Pour l’heure, les perspectives sont à une hausse de la production par rapport à une précédente campagne très basse. Aux États-Unis, la météo peu favorable (sécheresse et fortes chaleurs dans plusieurs zones de production) laisse craindre une perte de potentiel, tout comme l’effet de la flamber des coûts de production. Mais le cheptel laitier ayant progressé, Bruxelles n’exclut pas un certain dynamisme de la collecte.

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