Consommation
Produits au lait de brebis : Travailler l’image
En éduquant au goût et mettant en avant les qualités de ses produits, la filière pourrait accompagner le développement de la consommation des ultra-frais de brebis, moins connus que les fromages.
En éduquant au goût et mettant en avant les qualités de ses produits, la filière pourrait accompagner le développement de la consommation des ultra-frais de brebis, moins connus que les fromages.
70 % des Français déclarent consommer des produits au lait de brebis, selon une étude réalisée par l’institut CSA Research pour FranceAgriMer alors que seulement 38 % des Français savent que le Roquefort est au lait de brebis. Une part non négligeable de la population ignore donc manger du lait de brebis et en réalité 87 % des Français consommeraient des produits au lait de brebis. Le Roquefort est un paradoxe, c’est le fromage de brebis le mieux connu des Français, c’est le mieux évalué en termes d’image grâce à son ancrage au terroir mais sa consommation baisse. Sa principale faiblesse, révèle l’étude : « il ne plaît pas à toute la famille ». 37 % des non consommateurs mettent en avant son goût trop fort. De leur côté, les fromages basques et corses bénéficient d’une très bonne image et d’une notoriété en hausse. Si la consommation ne décolle pas, c’est qu’ils ne sont pas présents à l’esprit des consommateurs et que leur prix est jugé trop élevé.
L’ultra-frais doit affronter les préjugés
29 % des Français déclarent consommer de l’ultra-frais au lait de brebis. C’est peu au regard du lait de vache (91 %), mais c’est un segment en plein essor. 67 % des consommateurs ont commencé à en manger il y a moins de cinq ans, 18 % des Français consomment du yaourt nature devant le fromage blanc (14 %). Les desserts lactés restent marginaux avec seulement 9 % et le lait de brebis est à la traîne (6 %). Des chiffres assez faibles si l’on tient compte de la bonne notoriété de l’ultra-frais – seuls 16 % des Français ne savent pas qu’ils peuvent trouver ce type de produits dans le commerce – et de la bonne image de ce segment. 9 connaisseurs de la catégorie (consommateurs ou non) sur 10 s’accordent à trouver ces produits bons pour la santé. Là où les opinions divergent entre les consommateurs et les autres, c’est du côté de l’expérience : 92 % des consommateurs jugent que ce sont des produits que l’on mange avec plaisir (contre 75 % des autres), 80 % des consommateurs qu’ils sont pour les repas de tous les jours (59 % des autres) et 67 % des consommateurs jugent qu’ils plaisent à toute la famille (40 % des autres). Quant à la perception du goût des produits ultra-frais de brebis, elle est vraiment différente selon les profils. 36 % des consommateurs d’ultra-frais jugent le goût fort et 58 % comme il faut, tandis que 64 % des non-consommateurs qualifient le goût de fort et seulement 31 % comme il faut. L’éducation au goût des produits utra-frais au lait de brebis est donc essentielle pour continuer à développer la dynamique de la catégorie.
Augmenter la visibilité en rayon
Autre point clé pour les ultra-frais, augmenter la visibilité en rayon. Lorsque l’on interroge les non consommateurs sur les motifs qui expliquent qu’ils ne mangent pas de produits ultra-frais brebis, ils indiquent d’abords qu’ils n’y pensent pas (31 % pour le lait et 35 % pour les autres produits), révèle l’étude. Trois Français sur quatre aimeraient d’ailleurs que ces produits soient plus visibles en rayon. La filière se doit de développer une identité visuelle forte, bien distincte du lait de chèvre. Une étape cruciale puisque c’est en apercevant ces produits dans les rayons de leur grande surface habituelle que 38 % des consommateurs ont été amenés à en manger, devant les recommandations d’un proche (28 %).
3 Français sur quatre aimeraient que ces produits soient plus visibles en rayon
Le lait de brebis se place aussi au carrefour de plusieurs grandes préoccupations du moment : le terroir, la naturalité, la santé. Si les laits végétaux préemptent la carte santé, l’ultra-frais de brebis n’est pas en reste. Le bio peut aussi s’imposer comme une bonne porte d’entrée pour certains consommateurs dans l’univers des ultra-frais de brebis, c’est d’ailleurs le troisième critère de choix, cité par 45 % des consommateurs d’ultra-frais de brebis (contre 22 % pour les fromages de brebis).