Aller au contenu principal

Porc : pourquoi la hausse des importations est problématique ?

La diminution de la production porcine a entraîné une croissance des importations, érodant l’autosuffisance de la France en viande porcine, mais aussi une hausse des cours, fragilisant la santé économique de l’aval de la filière.

Après une diminution de la production porcine française en 2022, participant au désencombrement du marché européen, les cours sont remontés, soulageant l’amont agricole. Cette baisse de la production est néanmoins compensée par une hausse des importations, ce que n’a pas manqué de souligner Inaporc lors d’une conférence de presse le 15 octobre 2023.

« La moitié des importations françaises viennent d’Espagne, avec des prix très accessibles grâce à une main-d’œuvre peu onéreuse. Il s’agit principalement de viandes désossées », précise Thierry Meyer, président d’Inaporc. L’autosuffisance de la France en volume s’érode, n’affichant plus que 103 %, contre 105 % à 110 % il y a quelques années.

« Nous nous dirigeons vers une décapitalisation. Les conséquences seront subies par tous les maillons de la filière : l’alimentation animale, la transformation, les salaisonniers, les opérateurs du pet food et les éleveurs. Les seuls pour qui ça ne changera rien ce sont les distributeurs », détaille-t-il.

Qui dit moins de porcs dit également moins d’engrais organique disponible pour les acteurs du monde agricole qui en ont besoin pour épandre sur leurs cultures. « L’engrais organique est par ailleurs aujourd’hui à un prix bien plus intéressant qu’un engrais de synthèse », souligne François Valy, vice-président d’Inaporc.

« Nous appelons les pouvoirs publics au soutien de la filière en France et en Europe, non pas financier, mais pour nous autoriser à produire. Les autorisations d’installation d’élevage ou d’industrie sont compliquées à obtenir, même pour de petits ateliers », ajoute Thierry Meyer.

Les charcutiers en difficulté

Si l’amont va mieux, 2023 s’annonce très difficile pour l’aval à causse des hausses des coûts de production, dont les +65 % du prix du porc par rapport à début 2022. « D’après les réponses anonymes au questionnaire que nous avons fait parvenir à nos adhérents, un tiers des entreprises prévoit de réduire leurs activités en 2023 », alerte Bernard Vallat, président de la Fict.

Les aides de l’État couvrent 10 % des dépenses de chaque entreprise, mais c’est insuffisant pour couvrir le triplement des coûts de l’électricité ou encore le doublement du prix du gaz. « On a déjà plusieurs dépôts de bilan. Beaucoup prévoient de licencier… Les charcutiers transforment 75 % de la production porcine française », conclut Bernard Vallat.

Les plus lus

broutards charolais dans un pré
Prix des bovins : l’année 2024 finit sur un record historique

En cette fin d’année, les prix de plusieurs catégories de gros bovins battent des records historiques.

transport terrestre animaux
Transport des porcs : une nouvelle loi qui pourrait coûter 107 millions d’euros à la filière

Une possible évolution de la législation du transport ne garantira pas forcément le bien-être des porcs. C’est ce que relève l…

Nouveau record des prix du beurre : « Ça ne reflète pas le marché »

La cotation Atla du beurre cube a franchi un nouveau sommet historique sur la semaine 48, alors que la tendance de marché est…

représenant de l'UE et du mercosur
L’UE et le Mercosur signent l’accord, à quoi s’attendre pour l’agriculture ?

Après 25 ans de pourparlers, l’Union européenne et le Mercosur ont conclu un accord commercial, mais des voix s’élèvent déjà…

poule pondeuse en élevage
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 13 décembre 2024

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

bateau porte-conteneur dans le port du Havre
Accord Mercosur : « c'est pire que ce que l'on pensait », s'alarme Mathilde Dupré de l’Institut Veblen

Le texte de l’accord signé par Ursula von der Leyen avec les pays du Mercosur est publié sur le site de la Commission…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio