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Porc : comment la PPA en Italie pourrait affecter le commerce français ?

Un vent d’incertitude pèse sur le marché du porc cette année, avec notamment la PPA détectée en Italie. Les exportations françaises vers cette destination pourraient être perturbées.

Porc : comment la PPA en Italie pourrait affecter le commerce français ?
© Gerd Altmann de Pixabay

L’année 2022 s’annonce remplie de défis à relever pour les acteurs de la filière porcine française. Entre la propagation de la peste porcine africaine (PPA) à moins de 100 km de la frontière française, les coûts élevés de production, la pression épidémique liée au coronavirus, l’affaiblissement de la demande chinoise et le déclin continu de la consommation, l’incertitude règne dans le secteur.

PPA en Italie et en Allemagne : mêmes causes, mêmes effets ?

Si l’an dernier l’Allemagne avait vu ses exportations chuter vers les pays tiers, l’Italie devrait subir le même sort en 2022, faute d’accord de régionalisation. Toutefois, le flux intra-européen ne devrait pas être aussi perturbé par la redirection d’importants volumes vers d’autres États membres, comme ce fut le cas pour l’Allemagne, traditionnel grand exportateur de viande porcine vers le marché asiatique et notamment chinois. « L’Italie n’exporte pas beaucoup de viande fraîche vers l’Asie. Si on considère les envois pays tiers, elle se positionne surtout sur des produits transformés, notamment vers les États-Unis et le Canada. Ces pays nord-américains ont d’ailleurs continué d’importer des produits porcins polonais l’an dernier alors même que la PPA était toujours présente sur ce territoire », confie un correspondant du Marché du porc breton.

Les effets sur le commerce européen ne devraient pas se faire sentir de sitôt. Certains opérateurs du marché rapportent que « les envois de préparations italiennes datant de plus de 400 jours devraient pouvoir s’exporter sans difficulté ».

Concurrence accrue pour exporter vers l’Italie

Malgré tout, les exportateurs français devront faire face à davantage de concurrence sur le marché italien. « Avec la présence de la peste porcine africaine en Italie, les prix intérieurs baissent, tirant les tarifs à l’exportation vers le bas », explique Paul Rouche, directeur de Culture Viande. Or, l’Italie représente un important marché pour la France. L’an dernier, le pays était notre premier débouché à l’export, pesant pour 50 % des envois de carcasses fraîches réfrigérées (31,8 milliers de tonnes), en cumul des dix premiers mois, selon les données de l’Institut du porc. Par ailleurs, notre voisin est aussi notre premier client de jambons, absorbant 61 % de nos volumes d’exportation. En revanche, la France a perdu du terrain sur ce marché l’année dernière, face aux Allemands qui y ont bradé leurs marchandises. « Il nous faudra sécuriser nos élevages aux frontières de l’Italie et se protéger davantage des offres européennes pas chères qui vont être proposées dans les mois qui viennent. Le meilleur rempart serait de mettre en avant l’origine France, en grandes surfaces et surtout sur les produits de salaison », conclut Paul Rouche.

Zoom : les importations italiennes en 2021

En cumul des 9 mois 2021, les importations italiennes de produits porcins s’élevaient à 801,7 milliers de tonnes, en hausse de 6,6 % sur un an. En valeur, cela représente 1,516 milliard d’euros, en repli de 7,1 %, selon l’Ifip. Les pièces avec os représentent plus de la moitié des importations de produits porcins du pays (50,8 %), suivi des pièces désossées (22 %) et des carcasses de viande (12,7 %). L’an dernier, l’Italie a augmenté ses tonnages en provenance d’Allemagne (+21 %), du Danemark (+47 %), des Pays-Bas (+7,1 %), au détriment des origines espagnoles (-21,4 %) et françaises (-21,3 %).

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