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Porc, boeuf, volaille : comment va évoluer la production de l'UE en 2024 ?

La Commission européenne se montre très prudente dans ses prévisions sur la production de viande et de volaille. Les filières doivent faire face à des changements structurels de la consommation et aux contraintes environnementales.

un porc, une vache et un poulet dans le drapeau européen
Le poulet tonique, le porc stagne, le bœuf recule selon les prévisions 2024 de la Commission
© Généré par l'IA

La Commission européenne publie son édition printanière de ses prévisions de production agricole. Un rapport précédé d’un appel à la prudence, rappelant que c’est l’incertitude qui domine dans un monde bousculé par des crises géopolitiques, qui peuvent avoir des effets sur les échanges, les prix et l’économie mondiale. A cela s’ajoute le dérèglement climatique, même si cette année, au niveau européen dans son ensemble, les conditions pour les grandes cultures et de pousse de l’herbe ont été meilleures que les années passées, pour le moment. 

Une production de viande bovine qui baisse encore

La production de viande bovine devrait encore baisser cette année dans l’UE, avec des prévisions à -2,3 %, après avoir reculé de 3,9 % l’an dernier. Parmi les principaux producteurs, c’est l’Italie qui a le plus reculé en 2023 (-17 % soit 127 000 tonnes en moins), faute d’animaux à engraisser, un état de fait lié à la chute des exportations françaises de broutards de l’autre côté des Alpes.

Dans l'UE, la production de viande bovine va baisser de 2,3 % en 2024

La Commission mentionne aussi les baisses françaises (-4,4 % soit -60 000 t) et polonaises (-4,8 % soit -26 000 t). Même l’Espagne et l’Irlande, qui connaissaient encore la croissance en 2022 ont reculé l’an dernier (-5 % et -3,5 % respectivement).

Lire aussi : Comment ont évolué les abattages d'animaux de boucherie au premier trimestre ?

504 000 vaches perdues en 2023

Le recensement du cheptel de décembre 2023 indique une baisse de 160 000 têtes (-1,6 %) des vaches allaitantes et de 344 000 têtes (-1,7 %) des vaches laitières. C’est ce qui laisse anticiper une nouvelle baisse de la production cette année, et donc un maintien des prix des bovins à un niveau élevé. Les importations n’ont pas entièrement compensé cette baisse, c’est pourquoi la consommation européenne de viande bovine a reculé de 4,7 % à 9,7 kg/hab. Les importations pourraient néanmoins rebondir, probablement en provenance du Brésil, regagnant 2 % en 2024 par rapport à 2023. 

Lire aussi : Viande bovine : comment le déficit commercial français se réduit

En bovins, les exportations résistent

La baisse des exportations en vif vers certains pays méditerranéens en 2023 a été plus que compensée par les hausses vers la Turquie et le Maroc. Du côté de la viande, malgré des prix élevés, la réouverture du marché turc a permis le rebond de nos exportations, ce qui pourrait se confirmer cette année. 

 20222023 (estimations)2024 (prévisions)
Production brute de bovins709969216515
Exportation de bovins vifs200215212
Importation de viande bovine328324331
Exportation de viande bovine517522537
Consommation de viande bovine653362596097

Les prix du porc pourraient rester élevés

Après avoir reculé dans 26 pays communautaires en 2023, la production de porc pourrait se stabiliser cette année. Le recensement de décembre indique en effet une hausse de 170 000 têtes du nombre de truies. Les disparités entre les pays restent néanmoins très fortes. La Commission table sur une production de viande porcine en retrait de 0,4 % cette année, et sur des exportations qui chuteraient de 4 %, entre manque de compétitivité de l’offre UE et surplus temporaires en Chine.

Dans l'UE, la production de viande de porc va se stabiliser, à -0,4 % en 2024

La production de volaille profite des bons auspices du marché

Après deux ans de déclin sous l’effet de la grippe aviaire, la production européenne de volaille s’est rapidement ressaisie en 2023 (+2,3 % soit +307 000 t), une croissance encore attendue en 2024 (+1,7 %). 

Malgré les prix élevés au niveau du consommateur, la volaille reste plébiscitée et la consommation devrait de nouveau progresser aux dépens des autres viandes. 

Dans l'UE, la production de volaille va progresser de 1,7 % en 2024

En revanche, nos exportations ont reculé de 3,7 % en 2023 et pourraient de nouveau diminuer de 1 % en 2024 faute de compétitivité. Les importations, en hausse de 5,3 % l’an dernier, pourraient à nouveau progresser, cette fois de 3 %, avec des incertitudes très fortes sur les envois du Brésil. Ils sont attendues en hausse dans le rapport de la commission, malgré des cas de grippe aviaire, néanmoins, depuis, les inondations ont ravagé des zones de production de poulet. 

 

Un cheptel ovin à des niveaux historiquement bas

Le nombre d’ovins dans l’Union européenne a reculé de 6 millions entre 2019 et 2023. L’an dernier seulement, l’UE a perdu 1,9 million de têtes d’ovins, dont un million pour l’Espagne. Dans ce contexte, la production est en chute libre (-5 % en 2023, -4,9 % attendu en 2024). 

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