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Marchés agricoles et agroalimentaires : 10 facteurs à surveiller en 2025

Toute la rédaction du journal Les Marchés vous envoie ses meilleurs vœux pour 2025. Mais pour bien attaquer cette nouvelle année, sur le plan professionnel, il importe de rester vigilant. Voici les 10 facteurs à surveiller qui pourraient influer sur les prix agricoles dans les mois à venir.

 une illustration qui représente les défis auxquels l'industrie agroalimentaire pourrait être confrontée en 2025. Elle intègre des éléments liés à la logistique, la législation, le climat et les produits alimentaires comme les œufs, la viande, les céréales et le beurre.
Les acheteurs de l'agroalimentaire devront rester vigilants pour garantir leurs approvisionnements en 2025 dans un contexte géopolitique, climatique, économique et sanitaire toujours instable
© Généré par l'IA

A quoi s’attendre pour 2025 ? Inutile de sortir les boules de cristal, on a bien pu voir ces dernières années que l’époque nous réserve souvent des surprises assez éloignées de ce que l’on aurait pu anticiper. Pour autant, il est des sujets dont on peut être certains qu’ils feront l'actualité agricole et agroalimentaire en 2025, et d’autres qu’on doit justement garder à l’œil en espérant qu’ils ne seront jamais à la Une de votre site internet favori.

 

 

Le traité de libre-échange avec le Mercosur

C’est encore frais dans les esprits puisque c’est un des derniers cadeaux que nous a réservés 2024, l’UE et le Mercosur sont tombés d’accord pour un traité de libre-échange qui mettrait à mal les filières viande bovine, volaille, sucre et maïs. Mais « ce n’est pas la fin de l’histoire » nous expliquait l’économiste Maxime Combes, l’accord peut être encore rejeté, surtout si les agriculteurs de plusieurs pays se mobilisent. 

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Des guerres commerciales qui pourraient s’intensifier

Lors de sa campagne électorale, Donald Trump a déclaré qu'il imposerait des droits de douane de 10 ou 20 % sur les importations en provenance du monde entier, de 25 % pour les produits venant du Mexique et du Canada et de 60 % sur celles en provenance de Chine. Dans le même temps, la Chine continue l’escalade face à l’Union européenne qui a voulu légiférer sur les importations à bas coûts de véhicules électriques chinois. Porc, produits laitiers et cognac sont sous le coup d’enquêtes anti-dumping ou anti-subventions. Pour le cognac, Pékin vient d’ailleurs de décider de prolonger ses investigations de cinq mois, jusqu’au 5 avril prochain. La Chine vient aussi d’annoncer une enquête sur ses importations de viande bovine, avec dans son viseur ses fournisseurs d’Amérique du Sud et d’Océanie. 

 

Vers une paix en Ukraine ?

Toujours sur la scène internationale, la situation en Ukraine, dont l’invasion par la Russie en février 2022 avait donné un coup dur aux marchés agricoles sera à surveiller. Les pourparlers de paix se sont intensifiés ces derniers mois. Malgré la mise en place de garde-fous, les importations de volailles et d’œufs venant d’Ukraine continuent d’alimenter le marché communautaire. Or la production d’œufs devrait progresser l’an prochain en Ukraine. En parallèle, les géants de l’agroalimentaire ukrainien continuent de s’installer sur le vieux continent, en volaille mais aussi, plus récemment, dans le porc

 

Une meilleure santé du marché du bio ?

Dans la tourmente depuis deux ans, le marché du bio a donné quelques signes de reprises sur la fin de 2024, notamment en ce qui concerne les ventes des magasins spécialisés. Pour autant, si le marché a retrouvé l’équilibre sur certains produits comme les œufs et le jambon bio, c’est au prix d’une chute drastique de la production, et l’amont reste fragile.

 

Vers une loi Egalim 4 ?

La situation politique en France permettra-t-elle d’envisager une nouvelle mouture de la loi Egalim ?  Le groupe de suivi des lois Egalim au Sénat a présenté en novembre un rapport doté d’une liste de recommandations pour faire évoluer le cadre des relations commerciales.

Lire aussi : Respect d'Egalim dans les cantines : le point en 5 questions

 Renforcer la construction en « marche avant » du prix et raccourcir la durée des négociations sont leurs deux points phares. Dans le même temps, la Feef appelle instamment à simplifier des négociations devenues trop complexes pour des PME épuisées de devoir leur consacrer des ressources qu’elles n’ont pas.

Lire aussi : Egalim 4 : les 5 propositions des députés en charge de l’évaluation de la loi

 

Où en est le plan abattoir ?

« La mise en œuvre de la stratégie abattoir a été confiée aux DRAAF (Direction Régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt). Chaque région a pris la main, avec une manière de faire assez différente d’une région à l’autre » nous rappelait l’été dernier, Hélène Courades, nouvelle directrice de Culture Viande. Mais il faudra que le nouveau gouvernement confirme les orientations du plan. En moyenne, un abattoir ferme chaque mois en France, et les maillons plus en aval de la filière commencent aussi à être touchés par cette crise issue de la décapitalisation et le recul de l’élevage en France. 

Voir la carte des abattoirs sous tension mise à jour 

 

Va-t-on manquer d’œufs alternatifs en 2025 ?

Les œufs de poules élevées en cage (code 3), la grande distribution a déclaré qu’elle n’en vendrait plus en 2025. Dans le même temps, certains grossistes, poussés par des associations, ont aussi entamé la route de l’alternatif. « Il n’y aura pas assez d’œufs alternatifs pour répondre à la demande » nous prévenait Aymeric Le Lay, chargé d’étude économique à l’Itavi. Deux stratégies pour les entreprises : importer du code 2, ou communiquer sur le fait qu’elles sont sur la voie de l’alternatif mais, faute de disponibilité et par fidélité à l’origine France, qu’elles restent encore sur le code 3 le temps que l’offre se déploie. 

 

Vigilance accrue sur les zoonoses

Comme l’a récemment rappelé le cas de grippe aviaire moins de deux semaines après la reconquête du statut de pays indemne, les opérateurs français doivent prendre en compte les maladies animales dans leurs stratégies d’approvisionnement. On a connu des pénuries d’œufs, pintade et canard et une envolée des prix du poulet en 2022 des suites de la grippe aviaire. En 2024, la multiplication des foyers de FCO et MHE dans les élevages bovins laitiers ont contribué a semé la panique sur le marché et faire envoler les prix du beurre à des plus hauts historiques. Aux États-Unis, c’est la multiplication des cas de grippe aviaire dans les élevages laitiers du principal État producteur, la Californie, qui commence à alarmer les autorités. En agneau, la FCO a fait de tels ravages qu’une pénurie d’agneau français est envisagé pour Pâques et que les prix ont battu leurs records. Et en porc, la menace de la PPA, proche de nos frontières, est très surveillée par les opérateurs. 

 

Le dérèglement climatique sème la pagaille

Imprévisible, et de plus en plus, le climat. Une sécheresse qui fait s’envoler les prix de la graine de moutarde et crée des pénuries durables en rayon. Des pluies qui plombent la relance de la filière française du cornichon. Ces exemples peuvent paraître anecdotique au regard des impacts sur le marché des céréales et oléagineux des pluies de cet été ou des sécheresses passées mais illustrent bien la dépendance de toutes les filières à l’impondérable climatique. Travailler sa résilience, comme le font les AOP en adaptant les cahiers des charges, devient une clé de durabilité.

 

Garantir ses approvisionnements dans la durée

Les acheteurs de produits agricoles et alimentaires pourraient être de nouveau confrontés à des défis cette année, comme c’est le cas depuis maintenant plus de quatre ans. D’autant plus que le transport maritime reste perturbé en Mer Rouge. La pénurie de beurre au second semestre 2024, les envolées des prix du café, du cacao, mais aussi des œufs ces derniers mois reflètent bien la volatilité accrue sur les marchés agricoles et alimentaires. Les Marchés sera à vos côtés pour vous délivrer, tout au long de l’année, ses analyses de marché, ses décryptages de la réglementation, ses interviews d’opérateurs et ses articles sur les grandes tendances de consommation pour vous permettre de faire les meilleurs choix dans vos entreprises, à l’amont comme à l’aval.  

 N’hésitez pas à utiliser votre accès à notre base de données de plus de 14,5 millions de cotations pour suivre, comparer et relever les prix des produits agricoles dont vous avez besoin.

Découvrir : Utiliser la base de cotations Les Marchés, 14 millions de prix des produits agricoles et alimentaires 

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