Meunerie
Les transformateurs de la filière grains en quête de valeur
La proximité, la recherche de sens, la transparence sur les pratiques, le partage de la valeur et l’originalité sont les nouveaux facteurs de succès dans la filière meunière. La certification CRC apporte par exemple des garanties à cette filière ainsi qu’aux autres transformateurs. Une démarche en essor, mais d’autres initiatives émergent.
La proximité, la recherche de sens, la transparence sur les pratiques, le partage de la valeur et l’originalité sont les nouveaux facteurs de succès dans la filière meunière. La certification CRC apporte par exemple des garanties à cette filière ainsi qu’aux autres transformateurs. Une démarche en essor, mais d’autres initiatives émergent.
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Chaque année, davantage d’acteurs de la filière grains s’engagent dans la filière de céréales labellisées Culture raisonnée certifiée (CRC). Celle-ci compte plus de 2 300 agriculteurs, plus de 35 organismes collecteurs et stockeurs, une cinquantaine de meuniers et une vingtaine d’industriels. Elle représente un dixième des blés français écrasés par la meunerie française, un volume en hausse de 14 % en 2018. Les opérateurs adhérents signent ainsi leur détermination à « mettre en place des solutions concrètes, en matière de santé et d’environnement, pour garantir des produits bons pour les hommes et pour la nature », selon Filière CRC.
Depuis sa reconnaissance officielle en 1999, la démarche a intégré la certification des bonnes pratiques agricoles favorables à la biodiversité (en 2012) et accédé au niveau 2 de la certification environnementale (en 2017). Connue jusqu’alors pour sa marque Les blés de nos campagnes, elle se déploie désormais sous un nouveau logo : Label Filière CRC.
Garantie « zéro résidu » et extension au bio
Début 2019, la filière a présenté son nouveau plan de progrès, Cap 2023. Il s’agit d’abord d’inclure davantage de grains dans la démarche : aujourd’hui, le blé tendre, le blé dur, le seigle, que viennent rejoindre cette année le sarrasin et l’orge ; dès 2020 ou 2021, l’épeautre, le colza, le maïs, le riz. Sur le plan de la santé, les bonnes pratiques et l’absence de produits de stockage sont déjà des gages. La filière va aller plus loin en garantissant « zéro résidu » grâce à des contrôles par des organismes indépendants à chaque étape de production et de transformation.
D’ici à 2023, la filière veut aussi mieux communiquer sur les bénéfices nutritionnels. Sur le plan environnemental, la filière entend « régénérer la biodiversité et ne pas se contenter de la préserver ». C’est une question de sélection des produits phytosanitaires, de façons de faire en prêtant davantage attention à la faune et à la flore.
Ces engagements seront valables pour les filières biologiques qui pourront adopter le label à l’horizon 2020. Sur le plan de la transparence, la filière propose aux opérateurs d’adopter des technologies qui permettront de restituer auprès des consommateurs l’historique des grains, entre autres par l’interface d’un QR Code.
Production industrielle sobre
Sur le plan sociétal enfin, des chantiers en cours visent à fédérer les politiques de RSE autour « d’objectifs clairs et d’indicateurs précis ». Il y est question de partage de la valeur ajoutée, de relations commerciales pérennes, de marketing responsable, de « production industrielle sobre », de fertilité des sols, etc.
La proximité des Moulins familiaux
La proximité et l’originalité sont d’autres facteurs de succès mis en œuvre par des minotiers de dimension régionale. Ainsi, en est-il des Moulins familiaux, une union de quatre moulins indépendants d’Île-de-France (Chars et Brasseuil), du Centre-Val de Loire (Chérisy) et de Normandie (Paul Dupuis) ; des moulins répartis sur des terroirs complémentaires qui écrasent au total 110 000 t de blé par an (volume qui place Les Moulins familiaux parmi les dix premiers minotiers de France). « Chaque moulin a ses spécificités et un historique fort », considère Thomas Maurey, dirigeant des Moulins familiaux. « Le boulanger veut une identité, il revendique avant tout son indépendance, explique-t-il, alors nous travaillons beaucoup sur la personnalisation. Les cinq boulangers d’une même ville doivent pouvoir revendiquer des approvisionnements différents ».
L’entreprise familiale offre des farines bios, label Rouge, CRC ; elle a remis au goût du jour des variétés anciennes et fait venir des grands noms de la boulangerie et de la pâtisserie à l’Académie qu’elle a fondée l’an dernier.
Autre exemple, Axiane Meunerie, filiale de la coopérative céréalière Axéréal, vient de lancer sa farine durable « Savoir Terre », issue de blés 100 % français des agriculteurs identifiés sur la région Centre-Val de Loire et ensachée au moulin de Reuilly. Les blés sont cultivés selon la démarche Cultivup. 1 % des ventes est reversé à des associations pour la protection de l’environnement.