Aller au contenu principal

L’avis de Restau’co
« Les difficultés que l’on ressent, c’est le manque d’information et d’outils »

Sylvie Dauriat, présidente de Restau’co.
© DR

Les Marchés Hebdo : Un an après la promulgation de la loi Egalim, qu’est-ce qui a changé dans les cantines autogérées ?

Sylvie Dauriat : À la fois beaucoup de choses et pas grand-chose. Les points positifs : la loi a permis une accélération sur la lutte contre le gaspillage alimentaire. Il y a beaucoup d’initiatives en expérimentation. La croissance de la part des achats plus vertueux est également engagée. C’était un phénomène préexistant, mais pour la partie publique avec mise en concurrence, il y a toujours un temps de latence. Un an c’est court et long en même temps. Ça se met en place de façon organisée.

LMH : Quelles sont les difficultés rencontrées ?

S. D. : Les difficultés que l’on ressent chez l’ensemble de nos adhérents, c’est le manque d’information et d’outils. Beaucoup n’ont pas une vision claire de la loi. Il n’y a pas de communication précise du gouvernement en dehors de l’ordonnance, des décrets et de la mise en place du Conseil national de la restauration collective (CNRC). Il n’y a pas de communication au niveau des collectivités. Les groupes de travail du CNRC n’ont pas abouti, y compris celui sur les outils à mettre en place. Et il y a plein de questions qui restent importantes sur différents points de la loi. Le plat végétarien hebdomadaire est opérationnel maintenant, mais différentes collectivités n’ont pas pris conscience que l’expérimentation est obligatoire. Et celles qui l’ont identifié, ne savent pas forcément ce que l’on met dedans, qu’est-ce que le plan de diversification des protéines ? On sent un décalage entre l’objectif de la loi et la réalité de la communication et des moyens.

LMH : Quels moyens voulez-vous ?

S. D. : Cette loi définit des objectifs très ambitieux surtout sur certains types de restauration collective : comme la partie scolaire. Il manque des moyens d’accompagnement et financiers permettant d’améliorer les choses. On milite pour qu’il y ait une prime au moins sur les zones précaires. On demande 35 millions d’euros.

LMH : L’offre apportée par les grossistes, industriels et producteurs est-elle suffisante et adaptée ?

S. D. : La structuration des filières est en marche. Nous travaillons conjointement avec les différentes interprofessions pour mettre l’offre en phase avec la loi Egalim, qui n’est pas forcément très claire, sur la question des externalités environnementales notamment.

LMH : Les taux fixés de 50 % de qualité et 20 % de bio sont-ils tenables pour 2022 ?

S. D. : On sait que le cap à franchir est important. Ce qui m’inquiète un peu, c’est le retard à l’allumage.

Les plus lus

Pascal Bénézit, le président de la FNB
« C’est la première fois que les prix des broutards dépassent les coûts de production », Patrick Bénézit de la FNB

La hausse des cours des broutards a permis aux prix de dépasser les coûts de revient, c’est inédit. Patrick Bénézit, le…

Mâles bovins d'un an de race limousine au pâturage.
Broutards et jeunes bovins : les prix de marché dépassent les nouveaux prix de revient

Les prix des vaches, jeunes bovins et broutards continuent de progresser. Pour ces deux dernières catégories, ils dépassent…

un marteau géant aux couleurs du drapeau américain tape sur un conteneur aux couleurs du drapeau européen
Agroalimentaire : quelles filières françaises ont le plus à perdre des droits de douanes de Trump ?

Les États-Unis, s’ils sont les premiers exportateurs de produits agricoles et agroalimentaires dans le monde, n’en sont pas…

graphique de prix
Les prix des œufs américains dépassent 1000 €/100 kg

La grippe aviaire fait des ravages aux États-Unis avec 30 millions de poules perdues en 3 mois. De quoi créer des ruptures d’…

carcasses de bovins en abattoirs
Gros bovins : coup d’arrêt à la baisse des abattages en 2024

Les abattages de gros bovins se stabilisés en 2024, la baisse des abattages de vaches allaitantes étant compensée par la…

Anton van den Brink
Lysine : la mesure européenne anti-dumping pourrait couter de 4 à 5 €/t d’aliments porc et volaille

La lysine étant surtout cruciale pour les monogastriques, la mesure anti-dumping appliquée par l’UE pourrait couter de 4 à 5…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio