Consommation
Le porc résiste à l’inflation mais les ménages les plus modestes déconsomment
Les prix du porc et des charcuteries augmentent moins comparé aux autres produits carnés sur deux ans mais certains Français limitent leurs achats.
Les prix du porc et des charcuteries augmentent moins comparé aux autres produits carnés sur deux ans mais certains Français limitent leurs achats.
Les Français raffolent de la viande de porc et de ses produits. Près de 77 % des foyers consomment du jambon et de la charcuterie 3,1 fois par semaine. Ce sont des “produits fond de frigo” pour Valérie Diot, responsable de la consommation et de la distribution à l’Ifip. En période d’inflation, la viande reste le premier poste de dépense alimentaire des ménages, d’autant plus que les prix ont augmenté de 16,1 % selon l’Insee. Sur deux ans, c’est le prix de la viande de porc qui a le moins augmenté par rapport aux autres + 16,1 % contre une hausse du prix de 17,7 % en moyenne pour le bœuf et le veau et une progression de +23,5 % en volaille.
Les consommateurs baissent en gamme. La MDD gagne du terrain. Les prix des premiers prix et MDD ont fortement augmenté en 2 ans, respectivement 17 % et 13 % contre une hausse de 10 % pour les marques nationales. Cependant, la MDD reste plus accessible.
Les ménages les plus précaires recherchent des prix plus bas et procèdent à des arbitrages budgétaires en se reportant par exemple vers “les pâtes, le riz, les biscuits et le pain, ils déconsomment fortement la viande avec la crise inflationniste”, explique Valérie Diot. “Près de 12 millions de ménages sont fragiles, soit 41 % des Français. Ils ne finissent pas le mois, ne choisissent pas les produits qu’ils consomment, se limitent dans la quantité de viande achetée. Parmi eux 15 % sautent régulièrement un repas, 43 % déclarent acheter moins de viande et de poisson, cette proportion est en hausse”, ajoute la responsable de la consommation et de la distribution à l’Ifip.
Selon une étude NielsenIQ sur les transferts de consommation, bien que la part de consommation soit faible, en 2021, les volumes de viande étaient moins importants dans les assiettes mais peu de report étaient effectués. En 2022, les ménages se tournent plus vers les œufs et la charcuterie sauf “qu’il faut consommer beaucoup plus d’œufs pour compenser 100 g de steak”, note Valérie Diot.
“Cette même année, 27 % des Français ont fait un transfert vers une viande blanche, 25 % vers des conserves. Le report vers le végétal est mineur”, conclut la responsable de la consommation et de la distribution à l’Ifip.