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Le Parlement renforce la transparence des produits alimentaires
Affichage de l’origine des produits, protection des dénominations carnées : la nouvelle loi, adoptée à l’unanimité fin mai, améliore la transparence de l’information du consommateur. Un décret paraîtra prochainement.
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Issu de la loi Egalim dont il reprend une série d’amendements déclarés irrecevables par le Conseil constitutionnel en octobre 2018, le texte de loi sur la transparence de l’information du consommateur sur les produits agricoles et alimentaires a été définitivement adopté à l’unanimité le 27 mai à l’Assemblée nationale, après l’avoir été par le Sénat le 4 mars.
Les mesures concernent différentes catégories de produits comme le miel, la gelée royale, la bière ou encore le vin, mais les changements sont de taille pour le secteur de la viande. Dans la restauration hors domicile, l’affichage de l’origine des viandes de porcs, volailles, ovins, caprins est désormais obligatoire, comme c’est déjà le cas pour la viande bovine. « Cela répond à la demande des consommateurs qui auront désormais la possibilité d’effectuer leur choix de consommation de façon éclairée », commente Guillaume Roué, président d’Inaporc.
Les dénominations carnées désormais protégées
Il n’y aura bientôt plus de « steaks » ou de « nuggets » végétaux ! C’est l’autre mesure phare de la réglementation qui interdit l’emploi des dénominations utilisées pour les denrées carnées pour décrire, commercialiser et promouvoir les aliments fabriqués à partir de protéines végétales au-delà d’un seuil qui sera fixé ultérieurement par un décret d’application.
Cette décision a été accueillie avec joie par les interprofessions du secteur de la viande, qui souhaitent lever toute ambiguïté entre les deux catégories de produits. « La confusion n’est pas une bonne information. Il est logique que les termes historiquement associés à la viande ne puissent être repris par des produits qui n’en sont pas et qui sont marketés comme des produits y ressemblant beaucoup », poursuit-il.
Nous allons suivre l’évolution du marché
Face à l’évolution de la réglementation, Findus, qui a lancé début avril une gamme de onze produits végétariens dont des « steaks » et des « boulettes » végétaux, changera ses packagings une fois le décret adopté. « Nous allons suivre l’évolution du marché et nous réfléchissons actuellement aux potentielles dénominations », commente Virginie Habermacher, directrice marketing de Findus France.
Si le calendrier de publication du décret reste à ce jour inconnu, les interprofessions bovine et porcine appellent le gouvernement à le prendre le plus rapidement possible, la France n’ayant pas besoin d’atteindre l’aval de l’Europe. « Je souhaite que ces mesures, relevant jusqu’ici d’une initiative nationale, s’inscrivent désormais dans une évolution plus globale au niveau européen », commente Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture.
Fromages fermiers : l’affinage hors de la ferme à nouveau autorisé
Abrogée en 2015, l’appellation « fromage fermier » pourra à nouveau figurer sur les fromages affinés hors des exploitations agricoles, à la condition de respecter les usages traditionnels et d’en informer le consommateur, prévoit la loi relative à la transparence de l’information sur les produits agricoles et alimentaires, adoptée le 27 mai. « La reconnaissance de cette pratique historique est une très grande nouvelle pour nos filières », estime Dominique Chambon, vice-président du Conseil national des appellations d’origine laitières. Avec 70 % des volumes de fromages fermiers AOP affinés hors des 1 300 exploitations concernées, les conséquences économiques seront importantes. « Les éleveurs pourront garder davantage de valeur ajoutée sur l’exploitation et accéder plus facilement au marché national », poursuit-il.