Alors que la production progresse outre-Atlantique
Lait : la collecte française au plus bas depuis sept ans
La collecte française de lait de vache se situait 1,9 % sous son niveau de la même période de l’an dernier en semaine 15, selon l’enquête hebdomadaire de FranceAgriMer. Sur les deux premiers mois de l’année, les volumes étaient inférieurs de 4,7 % à ceux de 2020. Si l’écart avec la moyenne quinquennale tendait à se réduire depuis fin mars, il semble s’être de nouveau creusé en semaine 15. Selon les estimations de l’Idele, au premier trimestre, ce sont seulement 6,26 millions de tonnes de lait de vache qui ont été collectées, soit un plus bas niveau depuis 2013. En cause, la baisse du cheptel laitier mais surtout la hausse des coûts de production, qui sont à des records depuis plusieurs mois. En effet, " le coût des aliments n’a cessé de progresser et a atteint en février le niveau le plus élevé (indice de 113,2) depuis janvier 2013 et peu éloigné du record de novembre 2012 à 114,6. Les postes “énergie" et "engrais" sont également nettement orientés à la hausse depuis septembre 2020 ", détaille FranceAgriMer.
Baisse de la marge des éleveurs
Les prix du lait ne suivent pas, le prix standard moyen sur les deux premiers mois de l’année s’affichait ainsi à 348,57 €/1000 litres, soit 1,2 % de moins que sur la même période de 2020. Ainsi la marge des éleveurs laitiers, que l’on peut suivre via l’indice Milc, a perdu 8,1 points entre janvier et février et 18,5 points en un an.
Moins de lait en Europe
Sur l’ensemble de l’Union, Bruxelles communique une baisse de 2,4 % de la collecte sur janvier février (seulement –0,7 % si l'on prend en compte que 2020 était bissextile). Les principaux pays producteurs ont vu leur collecte reculer en février (-5,7 % pour l’Allemagne, ou –3 % avec l’effet bissextile).
“En février, ce sont 417,4 millions de litres de moins qui ont été effectivement collectés et qui ont donc été perdus pour la transformation. Les trois premiers producteurs européens, l’Allemagne, la France et les Pays-Bas, ont été responsables de 79% de cette baisse” illustre FranceAgriMer dans sa dernière note de conjoncture.
Hausse en Océanie
Aux États-Unis, la collecte continuait de progresser comme depuis dix mois, affichant +1,8 % en mars, sous l’effet notamment de la hausse du cheptel laitier. En Nouvelle-Zélande, les volumes bondissaient de 8,7 % en mars, se situant 4,7 % au-dessus de leur moyenne quinquennale. La collecte australienne baissait en revanche de 1,8 % sur cette période, rapporte Dairy Australia, tandis que la production de l'Argentine affichait une reprise pour le 21e mois consécutif (+4,4 %).