Institut technique
L’Adiv se diversifie dans les protéines de demain
Le partenaire technique de la filière viande entend élargir les compétences des techniciens et ingénieurs, mais aussi mieux valoriser ses innovations de rupture.
L’Adiv, institut technique agro-industriel (ITAI) spécialisé dans la viande, créé à Clermont-Ferrand en 1975, a entamé il y a quelques mois une diversification de ses activités en étendant ses prestations en matière de procédé ou de formulation à tous les types de protéines. L’évolution, entérinée en fin d’année dernière par son conseil d’administration, répond à la volonté de la structure, qui s’appuie sur une équipe pluridisciplinaire d’environ trente personnes, d’assurer le développement technologique de ses techniciens et ingénieurs, mais aussi de mieux valoriser ses innovations de rupture, comme l’Osmofood.
Ce procédé multifonction breveté de déshydratation-pasteurisation en continu, commercialisé sous licence pour produire des encas à base de viande, pourrait ainsi être décliné sur d’autres matrices comme des produits de la mer, des légumes, des fruits ou encore sur des produits issus de protéines végétales ou laitières.
L’Adiv intervient sur trois grands types de projets : de la R & D partenariale et collaborative, des travaux d’intérêt collectif et enfin des prestations individualisées aux entreprises, devenues majoritaires.
Vers de nouveaux aliments protéiques
L’extension du champ d’expertise de l’Adiv s’est traduite par son implication dans des projets collectifs extérieurs à l’univers de la protéine de viande. La structure auvergnate a ainsi déposé en mai 2019, en partenariat avec son homologue de l’Institut technique des corps gras (Iterg), une candidature au réseau mixte technologique (RMT) Actia Prot & In.
Le projet vise à orienter le développement de l’offre en ingrédients et en aliments protéiques de seconde génération, dans le cadre du plan protéines engagé par la France pour les cinq prochaines années.
L’Adiv est également partenaire au sein du réseau français des instituts techniques agroalimentaires, Actia, du projet européen Leg Value, porté en France par l’interprofession des huiles et protéines végétales, Terres Univia. Ce dernier a pour mission de développer des concepts de nouveaux aliments protéiques optimisés au plan nutritionnel à base de mix protéines animales et végétales.
Accompagner les entreprises dans leur transition
Désireux de jouer un rôle structurant en matière de recherche sur les protéines, l’Adiv a enfin lancé un projet de création d’un centre réseau opérationnel et d’expertise sur les protéines de demain, un dossier financé par le commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) et par la Région Auvergne-Rhône-Alpes. L’objectif est de structurer les axes de recherche et développement de la Région et du Massif central, de fédérer les outils nécessaires aux transferts de connaissance et à l’innovation et d’accompagner les entreprises dans leur transition. « Ce projet, très ambitieux, va permettre à l’Adiv de valoriser ses savoir-faire en produits carnés en les transférant vers les autres IAA », commente Alain Peyron, directeur général de l’Adiv.
44 programmes, 12 brevets
L’Adiv est un partenaire historique des entreprises de l’aval des industries carnées. Son champ d’action recouvre les activités d’abattage, de découpe, de transformation des viandes et de charcuteries salaisons dans toutes les espèces (bovin, ovin, porcin, volaille…). L’Adiv a été à l’initiative de quelques projets marquants du monde de la viande comme le projet d’exosquelette de découpe, soutenu par ViaMeca et FranceAgriMer : la viande affinée, un procédé mis au point avec l’entreprise auvergnate Puigrenier ; le tunnel vapeur de traitement microbiologique des viandes ; la valorisation de la bactérie lactique lactobacilius sakei avec CHR Hansen. Depuis 2011, l’Adiv a ainsi déposé douze brevets. Il a participé ces trois dernières années à quarante-quatre programmes de recherche et développement.