Egalim : Où en est la bio en restauration collective ?
A l'occasion du salon des maires et des collectivités locales, professionnels et élus ont fait le point sur la présence du bio en restauration collective. Des pistes d'amélioration sont possibles pour atteindre les objectifs de la loi Egalim.
A l'occasion du salon des maires et des collectivités locales, professionnels et élus ont fait le point sur la présence du bio en restauration collective. Des pistes d'amélioration sont possibles pour atteindre les objectifs de la loi Egalim.
Dans le cadre du programme cofinancé par l'Union européenne, "Prenez en main la bio", le Cniel et Interfel, les interprofessions du lait et des fruits et légumes, ont présenté les initiatives mises en place par certains élus et les collectivités pour valoriser la bio en restauration collective le 22 novembre à l’occasion du salon des Maires et des collectivités locales. "À l’heure actuelle, 6,6 % des aliments sont bio en restauration collective”, souligne Patricia Maussion, éleveuse laitière bio et conseillère régionale Pays-de-la-Loire. Essentiellement portée par deux catégories, les produits laitiers (32 %) et les fruits et légumes frais (28 %), les objectifs fixés par Egalim (20 %), ne sont pas encore atteints. Stanislas Griess, chef de marché restauration au sein de la société Olga, estime "qu'en bio, l'activité est revenue au même stade qu'en 2019, ce qui est une première étape". Cependant, il s'interroge sur "les impacts de la loi Egalim".
Le bio en crise
“Le bio connaît un ralentissement ces dernières années. La part de produits bio sans valorisation des matières premières augmente”, explique Eric Moreau, grossiste en fruits et légumes chez TerreAzur et président du comité régional Interfel Ile-de-France, faisant référence aux produits vendus au prix du conventionnel. Autre facteur, l’attrait pour les consommateurs en produits locaux est grandissant, notamment dans les régions déficitaires en bio, comme l’Ile-de-France, d'où une concurrence accrue.
"Une filière moins performante économiquement"
Pour Eric Moreau, “il faut limiter les coûts de production tout en assurant une juste rémunération des producteurs”. Par ailleurs, il ajoute qu’il faut éviter le gaspillage en valorisant les produits “moches” et mieux planifier la logistique. “ Les livraisons quotidiennes sont coûteuses. Il faut les rationaliser. Ce sont des réflexions à mener”, a-t-il conclu.
Au-delà d’Egalim
Certains opérateurs présents lors de la conférence parviennent à aller au-delà des objectifs fixés par Egalim. Cette année, le Siresco a dépassé ses ambitions (28 % d’approvisionnement en produits bio). “Nous sommes actuellement à 28,8 % d’approvisionnement en produits bio. L'objectif est de 34 % en 2023, notamment avec les soupes”, ajoute le directeur général Frédéric Souchet.
Accompagner tous les acteurs
Pour y parvenir, le Siresco a fait le pari de s’allier avec des coopératives bio en Ile-de-France. Pour Patricia Maussion, il est primordial d’accompagner en réseau tous les acteurs. La sensibilisation à la bio est également un point important. Avec la mise à disposition de la plateforme Appro local, “les cuisiniers ont pu libérer du temps pour travailler les produits bruts. Ils n’ont plus à s’occuper de l’administratif”, s’est-elle réjouit. En effet, cette plateforme met en relation les professionnels de proximité.