Aller au contenu principal

Prévention des TMS
La gymnastique n’est qu’un premier pas

Les TMS représentent 87 % des maladies professionnelles en France. Face à leur augmentation, la pratique d’exercices physiques en entreprise se développe. L’INRS en a évalué les pratiques et recommande une vision plus large que de simples échauffements.

Exercices réalisés pour les agents de l'Ehpad et de la restauration collective de Coulaines (71).
© Y. B.

Face au fléau que représentent les troubles musculo-squelettiques (TMS) et leurs quelque 42 500 cas annuels déclarés, très largement sous-estimés, des programmes d’échauffement, de renforcement musculaire et d’étirement sont de plus en plus souvent proposés aux entreprises par des intervenants extérieurs qui orientent généralement les efforts de prévention vers des approches individuelles. Toutefois, ces pratiques posent question, notamment en l’absence de remise en question des postes et des modes d’organisation du travail, prévient l’Institut national de recherche et de sécurité (l’INRS) qui vient d’évaluer les techniques d’exercices physiques proposés.

Jusqu’à présent, les expériences ont surtout été évaluées dans le secteur tertiaire et des tâches physiques assez légères (bureau, administration, centres d’appel, techniciens de laboratoire…). Dans son document de synthèse, disponible sur son site, l’organisme public rappelle que la mise en place d’une démarche de prévention des risques professionnels est une obligation réglementaire pour l’employeur dans le cadre d’un processus d’amélioration continu, dont la prévention des TMS.

L’INRS a réalisé une revue de la littérature sur les pratiques et des techniques mises en place selon les types de TMS.

Une durée minimale d’une heure par semaine

Outre la nature des exercices, la planification, le rythme et la durée des séances jouent un rôle important dans la participation des salariés sans que les chercheurs ne puissent proposer les caractéristiques optimales d’un tel programme. Une durée minimale d’une heure par semaine semble toutefois une base pour autant qu’elle soit segmentée et répartie en séances quotidiennes ou trihebdomadaires, selon qu’elles visent les lombalgies ou la réduction des douleurs cervicales par exemple. Les premiers changements significatifs ne sont pas immédiats : six à douze semaines pour améliorer la capacité musculaire, quatre à six semaines pour l’amplitude articulaire…

10 semaines au minimum

Les experts recommandent en général un programme de 10 semaines au minimum, et cela sur le lieu de travail qui reste un réel atout dans l’adhésion des salariés. Établir des objectifs clairs de réduction des douleurs, de l’absentéisme…, partagés par les salariés volontaires pour suivre le programme, et évaluer régulièrement les effets sont obligatoires. Le renforcement de la communication et de l’esprit d’équipe apparaît comme un bénéfice réel.

L’INRS alerte toutefois sur le besoin d’un encadrement adapté à l’état de santé de chaque salarié et incite pour cela les entreprises à travailler avec le service de santé au travail. Mais, surtout, de tels programmes ne doivent être instaurés qu’en complément des autres actions de prévention globales dont la conception des postes de travail.

Témoignage d’un coach sportif

Ce qui importe dans la mise au point d’un programme pour réduire les TMS c’est de bien observer les postes de travail. « Nous l’avons fait pour les agents de l’Ehpad et le construisons pour la restauration collective de Coulaines à la demande de la mairie. Une personne en restauration collective va beaucoup porter et souffrir plus fréquemment des bras qu’une personne chargée de l’entretien qui au contraire va beaucoup se baisser et souffrir du dos. À nous de construire un ensemble réellement adapté, à conduire de façon encadrée au minimum une à deux fois par semaine, idéalement tous les jours en sus des adaptations des postes de travail », commente Florent Launay, coach sportif du club JSC pour la commune de Coulaines (Sarthe). Selon lui, « il faut voir plus large. Par exemple, une secrétaire devrait travailler deux heures par jour non pas sur une chaise mais sur un gros ballon ».

Les plus lus

broutards charolais dans un pré
Prix des bovins : l’année 2024 finit sur un record historique

En cette fin d’année, les prix de plusieurs catégories de gros bovins battent des records historiques.

transport terrestre animaux
Transport des porcs : une nouvelle loi qui pourrait coûter 107 millions d’euros à la filière

Une possible évolution de la législation du transport ne garantira pas forcément le bien-être des porcs. C’est ce que relève l…

Charcuterie
« Si on veut du porc français, il faut créer des élevages en France »

Les charcutiers sont frappés de plein fouet par la baisse de production porcine en France. Elle entraîne une hausse des…

Nouveau record des prix du beurre : « Ça ne reflète pas le marché »

La cotation Atla du beurre cube a franchi un nouveau sommet historique sur la semaine 48, alors que la tendance de marché est…

représenant de l'UE et du mercosur
L’UE et le Mercosur signent l’accord, à quoi s’attendre pour l’agriculture ?

Après 25 ans de pourparlers, l’Union européenne et le Mercosur ont conclu un accord commercial, mais des voix s’élèvent déjà…

extrait de l'infographie sur les ventes d'alternatives végétales
Alternatives végétales à la viande et au lait : comment les ventes évoluent en 2024

Les ventes d’alternatives végétales à la viande, au lait, au fromage, à la crème et aux crèmes desserts ont plutôt résisté à l…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio