« Il faut faire rentrer le coût de l’ovosexage dans les contrats via Egalim 2 »
Pour la FCD, la GMS a joué son rôle pendant deux ans en collectant la CVO liée à l’ovosexage. Dorénavant c’est tous les maillons de la filière qui doivent prendre leur part à ce coût supplémentaire engendré par l’interdiction du broyage des poussins mâles.
Pour la FCD, la GMS a joué son rôle pendant deux ans en collectant la CVO liée à l’ovosexage. Dorénavant c’est tous les maillons de la filière qui doivent prendre leur part à ce coût supplémentaire engendré par l’interdiction du broyage des poussins mâles.
Qui va payer les 40 millions d’euros de l’ovosexage ? C’est la question qui agite chaque jour les membres du CNPO, l’interprofession de l’œuf. L’accord provisoire adopté il y a deux ans touche à son terme, et la GMS ne souhaite pas continuer sur les mêmes modalités.
« Il est strictement hors de question que la GMS paie pour la totalité des débouchés »
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La GMS ne veut pas payer pour la restauration ni l’industrie
Pour les éleveurs, c’est simple, ce n’est pas à eux de supporter les coûts de l’interdiction du broyage des poussins mâles voulus par les politiques en 2021. Ils souhaitent un statu quo. Actuellement, la GMS joue le rôle de collecteur de la CVO (contribution volontaire obligatoire) sur l’ovosexage. « Il est strictement hors de question que la GMS paie pour la totalité des débouchés » tranche Layla Rahhou, déléguée générale de la FCD (fédération du commerce et de la distribution). « L’accord signé il y a deux ans était provisoire, la GMS a pris ses responsabilités en assumant ce rôle. Les autres maillons de la filière ont eu deux ans pour s’organiser, rien n’a été fait ! Ce n’est pas acceptable ! », continue la déléguée générale, évoquant l’accumulation des CVO demandées à la grande distribution.
« Ce n’est pas au consommateur français de subventionner l’export à bas prix ».
Layla Rahhou balaie la question de la perte de compétitivité des industriels de l’ovoproduit dans un marché européen où seules la France et l’Allemagne ont interdit le broyage des poussins mâles, « ce n’est pas au consommateur français de subventionner l’export à bas prix ».
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Est-ce la GMS qui paie, ou le consommateur ? « Chaque enseigne a fait le choix de répercuter, ou non, la CVO. On a eu un énorme problème d’inflation et les œufs sont stratégiques, protéine peu onéreuse » explique la déléguée générale, continuant, « certes ce n’est que quelques centimes mais on a une accumulation de centimes ! ».
Faire figurer le coût de l’ovosexage dans les contrats
La FCD, « en étroite collaboration avec la FCA », aussi adhérente au CNPO, propose par la voix de Layla Rahhou « de faire entrer le coût de l’ovosexage dans la matière première agricole sanctuarisée par Egalim 2 ». La déléguée générale continue, « les négociations commerciales ne vont pas tarder à commencer, il faut créer, au sein du CNPO, un nouvel indice prenant en compte ce coût de l’ovosexage ». Coût qu’elle attend en diminution, « les couvoirs ont déjà eu deux ans pour amortir leurs investissements ». Les contrats Egalim 2 sont effectivement signés par des industriels des ovoproduits, néanmoins les grossistes en sont exemptés.
« Il faut créer, au sein du CNPO, un nouvel indice prenant en compte ce coût de l’ovosexage »
Quid de la trésorerie des éleveurs ?
Cette proposition est mal accueillie par l’amont, qui juge que les éleveurs n’ont pas la trésorerie nécessaire pour supporte ce changement de financement, « on parle de 0,88 €/poulette, pour un éleveur plein-air qui a 30 000 pondeuses, c’est tout son revenu annuel qui part ! » expliquait Frédéric Chartier, président du groupement de producteurs Armor œuf, au SPACE.
Layla Rahhou se montrait plus conciliante, « on sait bien qu’il faudra une période de transition, on ne va pas lâcher tout le monde comme ça ».
Les administrateurs du CNPO ont jusqu’au 30 novembre pour trouver un compromis.